Bien que les négociations secrètes nous préparent un tissage solide et bien serré qui nous prendra inexorablement dans sa trame, le TAFTA n'est pas à confondre avec le taffetas*, tissu de soie qui fait aux dames de bien belles robes.
Non, le TAFTA est un accord commercial et d'investissement en cours de négociation entre l'Union européenne et les États-Unis, envisagé pour 2015. C’est une super ouverture des frontières pour créer un marché unique entre l’ALENA (USA, Mexique, Canada) et l’UE et plus si affinité.
Le risque est de se retrouver devant le fait accompli comme on nous a enfilé naguère le grand marché à 28, l’OMC et la mondialisation tout en douceur et sans nous consulter.
TAFTA ou TTIP sont une résurgence de l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI) auquel le gouvernement de Lionel Jospin avait décidé de soustraire la France en 1998. Il consiste notamment à soumettre les États à des tribunaux d’arbitrage privé où des entreprises pourront plaider pour la suppression de dispositions sociales, environnementales, de santé publique ou de protection des consommateurs.
Les pays européens seront livrés à la coupe réglée des normes ricaines, des tribunaux privés. Bœufs aux hormones obligatoires, OGM dans votre assiette et dans celle du bœuf, gaz de schistes, pesticides à gogo, brevetage des plantes et des animaux et bien sûr finies les subventions à la culture sinon procès et lourdes amendes… etc…
Le front de gauche est contre, les verts aussi, Nouvelle Donne abonde dans ce sens, quelques socialistes en parlent mais que va faire notre gouvernement ? Mystère. Le net est muet sur ce sujet. Est-ce que l’Europe peut nous faire cet enfant dans le dos sans que nous, français, soyons d’accord ? Je ne sais pas et ça fout la trouille.
Le mot nous vient du persan via le turc et l’italien taffetà. En persan il désigne ce qui est tissé. On trouve ainsi l'expression « armure taffetas » en confection pour désigner une armure de toile (tissée selon le principe : un fil pris, un fil laissé).
C’est aussi un pansement.On pourrait en avoir besoin.
Pour en savoir plus:
Libération
Last but not least: Raoul Marc Jennar