Parmi les rares mots dits par lui il a été question d'une famille Fanucci qu'il "alimenta" avec les rations US après son débarquement en Corse, avant de repartir pour ceux de Provence et d'Italie et d'aller se faire traumatiser à vie sur les flancs sanguins du Monte Cassino. La famille Fanucci reconnaissante parla par la bouche de son aïeule et dit à mon père que lui et sa descendance "seraient accueillis jusque dans des temps sans fin pour tout ce qu'il avait fait par la famille Fanucci".
Et puis, parlant de l'île de grande beauté on me dit aussi - une voix très proche - qu'il fut question d'une 2CV jaune efflanquée qui en sillonna ses folles routes, sa montagne, dans les années soixante-dix. Les jeunes passagers de cette 2CV jaune comme le sous-marin de la même époque étaient fous de liberté, de soleil, de vie, de la musique de Gong qu'ils écoutaient sur un vieux tourne-disque vert, des oeuvres de Léonor Fini, ils firent du reste halte à Nonza au pied de la maison-ermitage mystérieuse de cette dame de beauté, paradoxalement lieu d'incroyables fêtes, Léonor, bien avant BB et la maman des orphelins à moustaches, mère de tous les chats du monde, Léonor la magnifique amoureuse (entre autres) de Sade, Chirico et Genet. Léonor dont la peinture m'émeut autant que celle de Frida Kahlo...
La Corse, c'est la Corse, il ne faut point trop en dire, il faut y aller... C'est plus près que le Québec et l'Uruguay, je veux aller voir la maison de Léonor Fini, la famille Fanucci, grimper par les plages et les sentiers, les gagner tous de haute lutte...
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