Une fois la charge sonnée, sans doute à court de tronçonneuses, l'assaut fut donné à la machette, le sabre du pauvre ; massacre à l'ancienne donc... faut dire que le Rwanda manquait cruellement de Prix Nobel contrairement à l'Allemagne des années 40 ; quant à "la bombe", façon Hiroshima-Nagasaki, elle ne leur aurait été d'aucun secours ; en effet, comment cibler en priorité les Tutsis ?
Et puis, il y avait urgence : tout devait être accompli en cent jours.
Staline a disposé d'une vingtaine d'années, la France en Algérie... de 7 ans, les USA récidivistes avec le Vietnam (juste avant le Timor-Oriental sous-traité à l'Indonésie) y a consacré dix années ; Pol Pot trois ans (25% de la population du Cambodge)... les autres y sont encore.... préférant manifestement les petits plats bien mijotés, au long cours, façon boeuf carottes, patients et déterminés - Israël, Syrie, Libye, Yémen, Mali, Somalie, Irak, Soudan.. : ça fait moins de bruit et c'est tout aussi efficace.
Bilan de l'opération en ce qui concerne le Rwanda : entre 800 000 et 1 200 000 Tutsis méthodiquement exécutés - ainsi que des Hutus qui refusaient de participer à ce jeu de massacre, à cette danse de la mort auquelle il ne manquait plus que Yannick Noa et sa Saga Africa parfois sous-titrée "Ambiance Secousse" ; et quelle secousse ! Tellurique pour l'occasion.
Quant aux chorégraphe, producteurs et autres intervenants et intermédiaires de ce génocide, un de plus... l'Histoire balbutie encore. Trop frais tout ce sang ! Alors... dans dix mille ans peut-être ? A moins qu'une nouvelle loi de type "Gayssot" ne vienne, en ce qui concerne le rôle de la France, poser une chape de plomb sur... qui a fait quoi, à qui, pour(-)quoi, où, comment et pour le compte de qui.
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Qu'à cela ne tienne...
Il paraît qu'il y a des gens qui savent des choses...
En tant que secrétaire général de l’Élysée,entre 1991 et 1995 (le génocide eut lieu en 1994 d'avril à juillet), Hubert Védrine recevait toutes les informations destinées au Président Mitterrand et veillait à l’exécution de toutes les décisions qu’il prenait. Lors de la cohabitation à partir d’avril 1993 jusqu’en 1995, Hubert Védrine participait aussi au comité restreint à Matignon, le mardi, présidé par le Premier ministre. Il jouait un rôle de pivot du pouvoir exécutif dans les domaines où l’Élysée gardait ses prérogatives, c’est-à-dire, les affaires étrangères, l’ONU en particulier, l’armée et, bien sûr, le domaine réservé : les pays africains (à ce sujet, se reporter au témoignage de l'officier français Guillaume Ancel à propos de l'opération Turquoise en juin de la même année, soit un mois après le déclenchement du génocide ; c'est ICI). Toutes les notes de la cellule africaine transitaient par Védrine qui établissait l’ordre du jour du conseil restreint.
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"Tu n’habites plus chez toi mais dans un lointain qui fait la sourde oreille à ta douleur. Tu cherches ton pareil dans tout ce qui se tait sans s’émouvoir. Ton regard fait comme si. Nul n’a compris ta complicité avec le vide et comment ton cœur lutte pour que rien ne rentre ni ne sorte de ta détresse transformée en gammes mineures.
Je parle du pur instant sur tes muscles, ta chair, partout où tu passes, le souffle de ta transparence en quelque sorte. Une commotion, un soulèvement. Tout ce qui traverse ton épaisseur pour en faire un espace.
Tu n’es pas mort, c’est pire. Tu vis à côté. Sur le trottoir d’en face. Les gens qui te croisent te sourient. Tu leur rends cette grimace qui sauve le bien-être de ton coma. Terre et ciel te recouvrent d’un silence qui leur ressemble, large et obscur. Tu cherches ton pareil dans tout ce qui se tait sans s’émouvoir.
Tu as peur de te consoler et de te satisfaire enfin de ce qui t’égorge aujourd’hui, et que l’ordinaire soit ta seule blessure.Tu as peur de ne pas mériter ce que tu vois, ce que tu entends, de donner forme à l’inexplicable et qu’il replie ses ailes sous tes écorces." - Dominique Sanpiero
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Colette Braeckman, journaliste belge, est membre de la rédaction du journal belge francophone Le Soir, en charge de l’actualité africaine et plus particulièrement de l’Afrique centrale. Elle est également chroniqueuse dans des revues et magazines, dont Le Monde diplomatique. Les articles de Colette Braeckman sur le génocide rwandais ont très tôt mis en cause la version officielle des événements qui tendait à exonérer la Présidence de Mitterrand de toute responsabilité ou implication.
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Qui fera la lumière, toute la lumière, sur l'implication de la France dans ce génocide ? Où est la vérité, où sont les faits... prisonniers tantôt d'un Pierre Péan exonérateur d'une France blanche-neige, tantôt d'une journaliste belge soupçonnée d'être plus concernée par le procès de la "France-Afrique" que par les circonstances du génocide, et puis encore... des bribes d'informations d'un officier de l'armée française, et puis enfin : les accusations du président rwandais aux mains pourpres, Paul Kagame...
C'est la vérité qui peine à s'imposer ; et déjà, l'on sait que les journalistes et les historiens ne nous seront d'aucune utilité et d'aucun secours... tête en l'air qu'ils sont : tout aussi partisans et amnésiques à souhait, documentation partielle et sélective en appui.
Mais alors, est-ce la lassitude et le discrédit qui, une fois encore, viendront brouiller les pistes et recouvrir tous ces acteurs adeptes d'un bras de fer à la fois politique, économique et civilisationnel (Afrique noire contre Europe coloniale) ?
C'est sûr : chacun devra se faire son opinion ; et là encore... chacun selon ses allégeances et ses névroses.
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Pour prolonger, cliquez : ouvrages sur le génocide du Rwanda