Le viticulteur bio Emmanuel Giboulot qui avait refusé de traiter ses vignes avec des pesticides a été reconnu coupable ce lundi 7 avril par le tribunal correctionnel de Dijon et écope d'une amende de 500 euros. Une peine qu'il qualifie de "symbolique mais pas juste".
Le viticulteur bio Emmanuel Giboulot a reçu en 2013 un ordre préfectoral l'obligeant à traiter avec des produits chimiques non bio ses 10 hectares de vignes exploités en biodynamie en Côte d'Or, contre l'insecte responsable de la flavescence dorée, une maladie incurable et mortelle de la vigne. Il a naturellement refusé. Mal lui en a pris car il s'est retrouvé devant le tribunal avec le risque d'être condamné à 6 mois de prison et de payer une amende de 30 000 euros.
Les Français se sont alors mobilisés pour le soutenir, ainsi que de nombreuses associations et de nombreux médias, comme le journal bioaddict.fr. La mobilisation a pris tellement d'ampleur sur internet que l'histoire a fait le tour du monde et que des internautes du monde entier se sont également mobilisés. Une pétition en sa faveur a ainsi recueilli 500.000 signatures et une page lui est dédiée sur Facebook, avec 126.000 "like". Le célèbre "New York Times" lui a même consacré un éditorial pour le soutenir.
Le viticulteur a cependant été reconnu comme "coupable" par le tribunal correctionnel de Dijon ce lundi 7 avril et a écopé ce lundi de 500 euros d'amende ferme. Sa peine a été assortie d'une amende avec sursis de 500 euros, conformément aux réquisitions lors de l'audience fin février.
A la sortie de la salle d'audience, le viticulteur a estimé, selon le quotidien "Le Bien public", qu'il s'agissait " d'une peine symbolique mais pas juste ". Quelque 120 personnes étaient venues lui apporter leur soutien devant le tribunal.
La députée d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Sandrine Bélier, qui l'avait accompagné, a estimé, dans un communiqué, que ce jugement était un " signal extrêmement négatif envoyé à toutes celles et ceux qui, comme Emmanuel Giboulot, pratiquent une agriculture conciliant performance économique et écologique ".
Emmanuel Giboulot a assuré ce matin qu'il comptait faire appel de ce jugement. Il a également déclaré "garder confiance en la justice, je ne me sens pas coupable, c'est une bonne chose que le débat du bio soit sur la table, je ne regrette pas".
Stella Giani