Les graves violences survenues le week-end dernier à l’entrée de Bangui à PK12 mettent en lumière la nécessité de renforcer la protection et procéder effectivement à la relocalisation des personnes à risque déplacées dans des sites devenus sensibles et ceci quelle que soit la religion ou l’endroit où elles se trouvent.
Après les violences des 29 et 30 mars dernier, les équipes d’Action contre la Faim ont dû participer à l'évacuation de certains blessés. Pendant ces deux jours, 7 personnes dont des femmes et 1 enfant ont été blessés suite à des jets de grenade. Des accrochages, parfois mortels, se sont poursuivis toute cette semaine.
Au vu des tensions extrêmes et des risques de représailles, Action contre la Faim s’est vu contrainte cette semaine de suspendre certains de ses mouvements et activités alors que 86 enfants y reçoivent actuellement un traitement contre la malnutrition aigüe sévère, forme la plus grave de malnutrition.
Sur au moins 2 sites sensibles dans lesquels Action contre la Faim intervient, des populations encourent des risques vitaux permanents et demandent leur évacuation depuis plus de 2 mois. Action contre la Faim s’insurge de la lenteur de ce processus, qui semble aujourd’hui bloqué pour des raisons plus politiques qu’opérationnelles.
« Les blocages aujourd’hui pour avancer dans ces évacuations ne semblent plus être opérationnels : nous sommes très inquiets d'une possible inertie voire opposition du politique ; et des risques urgents encourus par ces populations en attendant. Combien de morts va-t-il falloir attendre ? » explique Nicolas Fuchs, chef de mission d’Action contre la Faim en République centrafricaine.
Depuis janvier 2014, des propositions de relocalisation sont élaborées notamment pour les sites de Bossangoa et PK12. Action contre la Faim appelle la communauté internationale à les mettre en œuvre concrètement et à soutenir le HCR qui s’est dit prêt à évacuer 19 000 personnes qui cherchent à fuir les violences.
Le départ du contingent Tchadien de la MISCA constitue aussi un facteur de risque additionnel en l’absence d’alternatives rapides au renforcement de forces internationales nécessaires à la sécurisation du pays.
Action contre la Faim est conscient que la priorité long terme demeure le rétablissement du « vivre ensemble », d’un accès aux services de base et à des moyens d’existence sur les lieux de vie des personnes ainsi que la promotion de tous les efforts de réconciliation permettant une entente entre les communautés. En dernier recours et lorsque les populations l’expriment clairement, une relocalisation doit cependant pouvoir être mise en œuvre sans blocages.
C’est pourquoi, Action contre la Faim rappelle que les risques vitaux immédiats encourus par les populations de ces sites, dans tous le pays, doivent primer sur toute autre considération. Le refus d’une partie de la communauté internationale d’envisager le départ et la relocalisation des populations à risque en République centrafricaine s’oppose au droit inaliénable des personnes à vivre dans la sécurité et la dignité, et de jouir de liberté de circuler.
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