Les dix commandements, Autant en emporte le vent, Le Roi Soleil ou encore Mozart, l’opéra rock c’est lui et son comparse Dove Attia.
Lui, c’est Albert Cohen le producteur et créateur du spectacle Mistinguett, Reine des années folles qui se jouera dès le 18 septembre prochain au Casino de Paris
Après avoir diffusé ici le clip de Mon homme, le premier extrait intitulé par Carmen Maria Vega, nous avons le grand plaisir de discuter avec ce grand professionnel du spectacle musical pour parler de la genèse de Mistinguett.
Bonne lecture,
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Bonjour Monsieur Cohen,
Vous êtes le créateur du spectacle Mistinguett, Reine des années folles, J’ai découvert que vous aviez une véritable passion pour cette période, est-ce celle-ci ou Mistinguett que vous vouliez mettre en avant à la création de ce spectacle ?
Les deux sont indissociables. Mistinguett était la Reine des années folles, donc nous sommes obligé de parler d’elle, surtout si on évoque cette période pour le music-hall et ce qui se passait à Paris. C’est toute la décennie 1919-1929 qu’on va raconter sur scène et celle-ci est plus que folle car il y avait une création inouïe, de l’enthousiasme, une liberté infinie et Paris était la Capitale de tout. C’est ce qui rend cette époque plus qu’intéressante et les personnages emblématique de l’époque non moins intéressants, Mistinguett en tête.
L’histoire sera celle de la création de la revue de Mistinguett par elle-même c’est bien cela ?
Oui, on va raconter l’histoire de la création par Mistinguett et sa bande de la première revue façon music-hall de l’histoire. Avant 1919, le genre revue existait à Paris mais elles étaient plutôt mélancoliques, mélodramatiques voire même tristes car on racontait les misères du monde. Mistinguett, c’est l’histoire qu’on raconte, est la première artiste a avoir osé transposer le genre dans la joie et la bonne humeur et la fête. Quand on lui demande cette revue pour l’affiche d’un Casino de Paris flambant neuf, elle insiste sur le rythme et la musique qu’elle veut y insérer ainsi que les plumes et les paillettes. Et pour l’anecdote, le soir de la première à la fin du show, il y a un producteur de revues à New-York qui va voir Mistinguett en coulisses en lui demandant de venir aux Etats-Unis faire la même chose car ça l’a impressionné et c’est la naissance de Broadway.
Pour être aussi au fait et pointu sur le sujet, depuis combien de temps faîtes vous des recherches ?
Le projet de ce spectacle je le porte depuis dix ans donc vous imaginez bien que l’époque et le personnage je les ai plus que réfléchis (rires). Et puis je ne suis pas seul car au fur et à mesure du développement du projet je me suis assuré la collaboration de spécialistes, et d’historiens, ça aide énormément à être précis.
Ce qu’on verra sur scène sera 100% réel ou quelques peu romancé pour le spectacle ?
Tout ce qu’on raconte sur scène, et tous les personnages qui vont y évoluer, correspondent à des faits ou des personnages ayant vraiment existés. En racontant la genèse du music-hall on ne peut pas se permettre d’être dans l’imagination. Evidemment, on va le raconter pour que ca en fasse un spectacle apprécié du public et non pas un cours d’histoire sur scène, ça reste un divertissement musical avec des chansons de l’époque revisitées et des créations pour le show. Le tout sur un ton résolument moderne.
L’histoire véridique s’est déroulée dans les murs du Casino de Paris, auriez-vous pu imaginer jouer ce spectacle ailleurs ?
Non. Alors on va le jouer dans d’autres salles, mais au départ, pour la première saison de jeu il fallait que non seulement nous soyons à Paris, mais en plus au Casino de Paris, là où l’histoire réelle s’est déroulée. Ca amène une magie incroyable de jouer sur les lieux de l’histoire, c’est comme si on avait joué Le Roi Soleil à Versailles ou Mozart, l’opéra rock à Salzbourg.
Où en est la préparation du spectacle aujourd’hui ?
A six mois de la première on est bien loin d’être prêt et c’est ce qui fait le charme des derniers mois de préparation. On est sur tous les fronts en même temps et c’est une vraie période de création, ce qu’on a préparé aujourd’hui peut ne plus être gardé demain par exemple. Ce que je peux dire c’est qu’il y aura trente-cinq artistes sur scène, c’est pléthorique sur un plateau comme le Casino de Paris, dont des chanteurs, des danseurs, des comédiens et il y aura des musiciens intégrés dans la mise en scène, notamment des cuivres. C’est important de le dire, on jouera en live.
J’ai lu que vous aviez cherché longtemps avant de trouver Carmen Maria Vega pour le rôle principal, une fois le choix arrêté, celle-ci a-t-elle accepté facilement ?
Evidemment que non, ça aurait été surprenant qu’elle accepte sans avoir un maximum d’informations, surtout s’agissant de la direction artistique. Elle s’est d’abord assurée que la direction musicale collait à ce qu’elle avait envie de défendre et d’interpréter et c’était le cas. Carmen est quelqu’un de très soucieux et il fallait vraiment que l’intention artistique autour du spectacle rejoigne à 100% ce qu’elle avait envie de faire.
On parle ici de music-hall, de Mistinguett et ce sera joué au Casino de Paris, est-ce qu’il y a une intention de cibler un public « plus adulte » que vos précédentes créations ?
Pour moi il n’y a pas de systématisme à ce point. Un spectacle réputé pour intéresser un public adulte peut très bien intéresser quelqu’un de plus jeune. C’est vrai qu’en proposant Mistinguett au Casino de Paris on s’adresse plus aux jeunes adultes et aux adultes qu’aux adolescents ça va de soi mais je cible avant tout les gens qui aiment rêver, sortir, la musique, le spectacle, qu’ils aient huit ou quatre-vingt quinze ans.
C’est votre première création en solo sans votre comparse Dove Attia, était-ce par choix ?
Avant tout, notre collaboration avec Dove va se poursuivre sur d’autres spectacles. Celui-ci est un spectacle à part, déjà il ne se joue pas au Palais des Sports, c’est un format différent et puis c’est mon caprice. Avec Dove on s’applique la règle d’or de ne bien produire qu’un seul spectacle à la fois donc il me fallait trouver la place pour Mistinguett qui me tient à cœur depuis des années.
Et 2014 était donc le bon moment ?
2014 correspond à une année ou Dove a décidé de lever un peu le pied et j’en ai profité pour célébrer l’époque la plus glorieuse de Paris, avec un personnage aussi emblématique, ce qui n’a quasiment jamais été traité. En plus, au niveau social ça ressemble un peu à ce que vivait les gens à l’époque, nous sommes en crise économique, certes pas celle de 29, et dans un climat anxiogène au quotidien et donc les gens ont besoin d’évasion, de rêver et de faire la fête et c’est ce que nous proposerons au public. Et 2014 c’est le centenaire de la guerre de 14, donc pour toutes ces raisons, s’il y a une année pendant laquelle il fallait commencer ce spectacle, c’est bien 2014.
Le Mediateaseur remercie Albert Cohen pour sa simplicité et sa disponibilité en plein travail de préparation de Mistinguett, Reine des années folles.
Le spectacle se jouera à partir du 18 septembre prochain au Casino de Paris et vous pouvez d’ores et déjà achetez vos places dans les points de ventes habituels. A noter que les vendredis et samedis, à l’issu du spectacle, le public va pouvoir rester pour faire la fête.
Le Casino de Paris va être transformé en un temps record en club des années folles pour des Mistinguett Party avec un big band et un DJ sur scène. Le dress code est obligatoire années 20 et il y aura la fête jusqu’au bout de la nuit. C’est une véritable expérience années folles que la production proposera.
Nous vous laissons avec la bande annonce du spectacle.