Quatrième de couverture :Marcus s'est fait mordre par sa grand-mère. Elle a voulu regarder «Des chiffres et des lettres» à la télé. Mais il a refusé de changer de chaîne tant que son film n'était pas fini. Alors elle a essayé de lui arracher la télécommande des mains et il a résisté. Elle l'a mordu. On peut encore voir la trace des dents sur son poignet. Pourtant, personne ne le croit. Une grand-mère, ça ne mord pas ! lui répondent les adultes. La preuve que si ! En plus, sa grand-mère n'est même pas grondée pour ce qu'elle a fait. Sa copine Fleur est la seule à le comprendre. Elle aussi a une grand-mère «totalement abominable». Elle propose à Marcus de faire partie des VMV, l'association des Victimes des Mêmes Violentes. Leur devise : Oeil pour oeil, dent pour dent...
Mini-questionnaire de Proust
Le principal trait de mon caractère : La volonté. Ce que j'apprécie le plus chez mes amis : Leur humour, leur générosité. Mon principal défaut : L'exigence. Mon occupation préférée : Aimer. Mon rêve de bonheur : Oublier que le malheur nous attend forcément quelque part. Ce que je voudrais être : Toujours en bonne santé. La qualité que je désire chez un homme : Que sa peau sente bon. La qualité que je préfère chez une femme : L'intelligence. Ce que je déteste par dessus tout : La radinerie, l'économie, la routine, l'étroitesse et l'amertume. La couleur que je préfère : Le rouge Shangai. L'oiseau que je préfère : L'oiseau migrateur. Mes héros dans la vie réelle : Rosa Park, Erin Brokovitch, Martin Luther King, les cosmonautes. Mes noms favoris : les noms de ville comme Sydney, Jakarta, Djibouti, London, Roma. Le don de la nature que je voudrais avoir : Le don de guérisseur. Comment j'aimerais mourir : Heureuse L'état présent de mon esprit : Je déteste penser à l'avenir et je viens d'y penser. Ma devise, j'en ai 3 : A ceux qu'on aime, il faut tout donner Et Point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage (Périclès) Et Fonce et amuse-toi, Audren ! La vie est courte.
Extrait Le mois dernier, ma grand-mère m'a mordu. Ce n'est pas un mensonge. On pouvait voir la trace de ses dents sur mon poignet. Pourtant personne ne m'a cru. - Mais enfin, Marcus, une grand-mère, ça ne mord pas ! me répétaient les gens. Et ils éclataient de rire.
- Le jour où ma mère mordra quelqu'un, les poules auront des dents, me dit mon père le lendemain de l'incident. - Mais Grand-mère n'est pas une poule ! Elle a déjà des dents ! répondis-je. Mon père partit dans un fou rire tel qu'il était impossible de reparler de mon problème. Dès que j'essayais de lui dire que Grand-mère m'avait bel et bien mordu, il rétorquait en riant : - Mais Grand-mère n'est pas une poule ! ! ! Ah, ah, ah ! Je finis par pleurer. Je pleurais souvent depuis que Maman n'habitait plus avec nous. - Un papa devrait toujours comprendre son fils, murmurai-je en sanglotant. Des larmes tièdes glissèrent sur mes joues. Je les recueillis sur le bout de ma langue. A force d'accumuler les petits chagrins, j'avais appris à aimer le goût de ma tristesse. Papa me prit sur ses genoux et observa consciencieusement mon poignet. - C'est Flavien qui t'a mordu, n'est-ce pas ? Et tu ne veux pas le dire pour ne pas le faire punir, c'est ça ? Mon père passait son temps à refaire mon histoire à sa façon sans jamais tenir compte de ce que je lui disais. Il ponctuait ses phrases de «n'est-ce pas ?» et de «c'est ça ?» mais il n'écoutait pas ce que je répondais à ses questions, qui étaient en fait des affirmations. Il m'agaçait.