Le premier Pot aux Valls !
1 - Les Vallsificateurs
C’est donc un «gouvernement de combat» que le président normal a décidé d’installer tant la situation qu’il a lui même créée est anormale. Au concours du plus beau mouvement de menton, Valls l’a emporté, nonobstant son échec flagrant dans la lutte contre la délinquance. Ce faux flic et vrai communicant a pour lui des sondages encore flatteurs même s’il a récemment trébuché sur une quenelle. Les maroquins seront bientôt distribués par l’Ifop et Opinion Way dans une logique de circuit court.
Combat, certes, mais contre qui ?
Par contre la sclérose du parti socialiste et du gouvernement précédent en tout cas, puisqu’hormis Moscovici et Peillon, les mêmes sont peu ou prou aux mêmes fonctions. L’immobilisme, caractéristique des pouvoirs malades, frappe de plein fouet le ministère Valls dès sa conception. Et l’on retrouve la brillante Christiane Taubira à la justice, une Ségolène Royal qui accepte sans sourciller d’être numéro 9 du gouvernement après avoir envisagé de métamorphoser la France il y a sept ans et que la vieille césure entre économie et finances réapparaît, ignorante du monde moderne. Le remaniement et la valse des ministères auront eu au moins le mérite de distraire l’opinion quelques jours ...
Combat contre les fonctionnaires alors, qui ont porté Mou-Président à l’Elysée et qui devront se faire du mouron si les fameux cinquante milliards d’économies venaient à être engagés ? Pour l’heure, l’austérité «hollandaise» est en peau de lapin et n’excite que Mélenchon. La seule baisse réelle des dépenses publiques depuis 2012 est celle des intérêts de la dette. Elle est due pour l’essentiel au reflux des taux de financement.
De plus, les cinquante milliards en question sont, comme à l’accoutumée, un calcul de passe-passe. Ils sont évalués par rapport à des hausses potentielles qui n’auront (peut-être) pas lieu et portent avant tout sur une baisse des transferts de l’Etat aux collectivités locales lesquelles devront augmenter leurs impôts à due concurrence. Comme elles seront bientôt toutes de droite, ce sera bien fait pour elle. Pour les Français, la facture sera toujours la même.
Dans ces colonnes, nous fûmes le premier, il y a plus d’un an, à prédire que le déficit public frôlerait les 4,5 % du PIB et que la dette continuerait à croître à vive allure. Et bien voilà, nous vous annonçons aujourd’hui qu’il en sera de même en 2014, l’état languissant de l’économie détériorant la situation budgétaire toujours plus vite que la hausse des impôts et les maigres efforts de gestion ne l’améliorent. A cela une raison majeure : tant que l’euro restera surévalué, toutes les réformes françaises seront vaines. Pis encore, plus on annonce de discipline, plus l’euro se redresse et plus l’activité faiblit. Le noeud coulant autour de l’économie française continue de se serrer. Vous pouvez donc oublier tout de suite la dernière plaisanterie de Hollande : l’enfumeuse promesse de baisse des impôts impôts au prétexte de «pacte de solidarité». Valls n’est qu’une coquille de noix flottant sur une mer lugubre.
Son vrai combat gouvernemental risque d’être contre la gauche braillarde et les soi-disant puristes de son propre camp. Déjà, l’historique fédération du PS du Pas de Calais se rebelle et n’accepte plus la tutelle de la rue de Solférino. L’aile dite de gauche, c’est à dire tous ceux qui n’entreront pas au gouvernement, va bientôt se poser la question : quelles sont mes chances de sauver mon poste de député européen en 2014, de conseiller régional en 2015 et de député ou de sénateur avec Hollande et Valls ? Si, à un moment quelconque, un nombre suffisant de ces apparatchiks estime que leur seul espoir de conserver leur emploi est de créer une sorte de nouveau parti en dehors du PS, alors la vieille maison explosera aussi sûrement qu’à Tours en 1920.
Hollande a bien de la chance que Mélenchon soit inefficace. Plus roublard et modéré dans le ton, il constituerait une menace mortelle pour le PS. En fait Mélenchon est à Hollande ce que fut Georges Marchais à Mitterrand.
2 - Nathalie Fiasco-Morizet (NFM)
Voilà un joli sobriquet, parbleu ! Au premier tour des élections municipales, cette brillante chef de file a réussi l'exploit de perdre des voix par rapport au total UMP-Udi-MoDem de 2008 alors que, dans toute la France, la droite et le centre progressaient fortement. Au second tour, elle ne parvient même pas à être majoritaire, contrairement à ce que réussit Séguin en 2001dans un contexte de succès national pour la droite d'ampleur pourtant moindre. En réalité, les bons résultats dans les bastions de l'Ouest expliquent que le score global ne soit pas piteux. Dans le cinquième arrondissement, les électeurs ont montré que la fatwa contre Dominique Tiberi, que NFM avait lancée pour donner un gage à la bien-pensance journalistique, n’avait aucune prise sur les esprits.
La liste des erreurs tactiques et stratégiques de NFM est longue comme un jour sans pain, nous l’avions établie dès novembre dernier. L'idée inepte que Paris serait reconquis en singeant Delanoë et ses mesures festivistes à destination des bobos est la cause de bien des tourments. Quant à la psychologie de cette étrange personne, égarée dans son narcissisme, protégée par l'oligarchie depuis son plus jeune âge, qui conçoit le monde et la politique comme un espace où elle peut imposer sa volonté et promener sa morgue, elle a été une autre cause déterminante du fiasco. Il paraît pourtant que le groupe UMP au conseil de Paris serait prêt à porter NFM à sa tête. Il faut toujours récompenser le talent et saluer les bons résultats.
Le triste effet de tout ceci est que la capitale de la France, que la droite pouvait reconquérir comme le montrent les 4ème, 9ème, 12ème et 14ème arrondissements, restera contrôlée par une coalition brinquebalante de socialistes, de Verts et de communistes. Hidalgo devra composer sans cesse avec ces deux partenaires dont les votes lui seront indispensables pour chaque délibération puisqu’elle a dû leur concéder un nombre important de sièges.
Entre 2001 et 2008, les caisses de la ville n'avaient pas été vidées par le gaspillage socialiste et Delanoë pouvait arroser tout ce petit monde pour parvenir à des compromis. Désormais, Paris n'a plus d'argent et les marchandages avec les Verts et les communistes vont être rudes.
3 - Travailler plus pour chômer plus
Jean Glavany a révélé la semaine dernière que François Hollande est un bourreau de travail : « (Il) est imprégné de sa fonction 7 jours sur 7. Il travaille à l'Élysée du lundi 7h au dimanche 23h. C'est beaucoup et d'une certaine manière, c'est trop. Il devrait parfois prendre de la distance.»
La même semaine nous apprenions que le chômage continuait d’augmenter à vive allure malgré tous les subterfuges statistiques, les radiations et les emplois artificiels créés à coups de subventions par un Etat qui n’a pourtant plus un sou vaillant.
Bref, plus Mou-Président travaille, plus le chômage augmente. S’il démissionne, nous devrions donc logiquement retrouver le plein emploi ...