L'autre jour, mon ami Jacques me racontait que, en se promenant au marché à Louvain, il avait fait l'expérience d'être absolument transparent, et de voir les gens entrer et sortir de l'espace qu'il était.
Tout à l'heure au Parc Monceau, j'ai pu vérifier ce que disait Jacques. En marchant dans le parc, d'abord je constate que je ne suis pas dans le parc mais que c'est le parc, les arbres, les pelouses et les gens qui apparaissent dans l'espace que je suis.
Ce que nous sommes vraiment n'est pas une chose visible dans le monde. Nous ne sommes pas visibles, seuls les objets le sont, et nous ne sommes pas un objet, une chose mais une conscience éveillée et sans limite.
Marchant ainsi, je remarque que je suis en effet transparent, léger comme l'air, sans limite, sans localisation. En tant qu'observateur, j'ai disparu du parc, et pourtant il y a vision, audition, sensation ; je vis une ouverture totale et intense de tous les sens. Ce n'est pas à proprement parler une expérience qui pourrait venir et disparaitre, mais c'est là ma propre réalité, sans l'ombre d'un doute.
Le parc est devenu mon visage.
Et de cette transparence immense, ont jailli une telle liberté et une telle allégresse que le monde en est tout ébahi...
jlr