Relations banques/entreprises : Préserver les intérêts mutuels

Publié le 06 avril 2014 par Ouadayazid1
D.R

Au moment où la logique admet que les banques doivent être régies par le principe de la prudence dès lors qu’il s’agit d’anticiper le risque, les opérateurs économiques considèrent, pour leur part, que les institutions financières, les banques publiques notamment, font dans l’excès en matière de réserves.


Il s’agit, à partir de ce constat, de trouver l’équilibre dans une relation compliquée, appelée à atteindre un niveau de normalisation équitable qui préserverait les intérêts des deux parties. Dans ce sillage, la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) organise, les 22 et 23 avril à l’École supérieure algérienne des affaires (ESAA), sise aux Pins-Maritimes, une formation-action dont l’intitulé : «Optimiser les financements et les relations entreprise/banques» est censé aborder la problématique sous ses différents aspects. L’objectif consistera à «étudier les démarches d’optimisation des relations de l’entreprise avec ses banques pour une compression des coûts de financement». Le délégué général de l’ABEF, Abderrazak Trabelsi, déclarait récemment «créer les conditions pour que l’investissement productif trouve l’environnement utile et nécessaire pour son développement».


Il reconnut également que tout «l’arsenal financier mis sur le marché a besoin d’améliorer sa performance». Toutefois, il défend les banques en ce sens qu’elles ne sont pas restées «en marge du processus de financement de l’économie». Dans le même sillage, la journée d’étude sur la relation banque-entreprise, organisée dernièrement par l’Assemblée populaire nationale, aura eu le mérite de drainer un panel  d’experts, d’institutionnels, de banquiers et d’hommes d’affaires  pour cerner la problématique d’une manière complète, et de suggérer, sur la base des interventions et constats présentés, les éléments susceptibles de contribuer à l’amélioration des relations entre les entreprises et les banques, de proposer également  les actions devant être engagées à ce niveau. L’expert, Abdelhak Lamiri, avait mis l’accent sur une problématique de fond, en l’occurrence l’allocation des ressources. Selon lui, le système financier, à 90% public, consacre l’essentiel de ses activités à l’importation et accorde des crédits importants à des entreprises publiques déstructurées. L’expert avait proposé, par conséquent, la création de banques d’investissement, pour les crédits à long terme notamment, l’institution d’un taux de financement plus approprié.


M. Lamiri avait aussi fait part de l’opportunité quant à déléguer le financement des activités d’importation dans le cadre de la revente en l’état aux banques privées, de transformer une partie des banques commerciales publiques en banques d’investissement et d’orienter le financement vers les entreprises nationales viables. «La garantie demeure la principale contrainte qui pénalise les entreprises en quête de financement bancaire», avait affirmé le président du FCE. En fait, la problématique réside dans le fait que «les banques restent très attachées à la culture de la garantie» qui suppose une hypothèque en contrepartie du crédit octroyé. L’autre problème, selon Réda Hamiani, est en rapport avec «une mauvaise articulation entre les différents institutions», bien qu’il y ait «plus de répondant de la part des banques». Autrement dit, les dispositifs nécessaires  sont là, mais le montage demeure caractérisé par «un manque de fluidité, de coordination, de synergie». Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, présent à cette rencontre, avait annoncé la mise en place, au sein de son département, d’une commission «dédiée à l’étude de la question relative à la relation entre l’entreprise et les banques».  M. Benyounès avait reconnu la complexité de cette relation et affirmé qu’«en dépit de l’amélioration des prestations bancaires, les entreprises ont, aujourd’hui, de nouvelles exigences». Des propos qui laissent entendre la nécessité pour l’entreprise de s’inscrire dans l’impératif de performance et de compétitivité.


D. Akila

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