La politique, une définition
La politique comporte plusieurs définitions, mais je préfère retenir celle-ci, la pratique du pouvoir d’une minorité sur une majorité, quels qu’en soient les moyens.
Et les moyens sont liés à des manipulations en interne à des partis et en direction des citoyens.
Souvent, des frères ennemis se retrouvent après la bataille à pactiser comme de bons amis en laissant pour compte les guerriers qui se sont battus à leurs côtés, cette lâcheté, est courante et se pratique à tous les niveaux et pour cause, l’exercice du pouvoir pousse à toutes les traitrises, c’est pourquoi il ne faut jamais avoir d’amis en politique, les amis ne sont que des leviers que l’on utilise à des fins personnelles, pour se grandir soi-même et paraître aux yeux des plus nombreux comme St George, sauveur de l’humanité du Démon, du Dragon, du Diable malfaisant qu’est son ennemi ; le problème est qu’à présent, qui est le bon, qui est le méchant ?
BBT,
Le Bon, la Brute et le Truand
En apparence, St George est le bon, mais en politique, le méchant revêt souvent la cape du bon dans un jeu de double face, Janus, le dieu à deux têtes, à deux personnalités, celui qui rit et qui pleure, celui qui sourit et qui trahit, celui en qui, nul ne peut avoir confiance, car, en rassurant d’un côté, il trahit de l’autre, voilà le vrai visage du politique, celui qui gravit les échelons du pouvoir, c’est pourquoi nul ne peut avoir confiance en un politique, car sa parole douce comme le miel lorsqu’elle coule à nos pieds nous englue dans un mensonge qui colle à notre semelle comme la honte colle au mensonge lui-même, mais comme ce mensonge est déclamé telle une vérité, on ne le perçoit comme mensonge qu’après avoir été roulé dans la farine et plongé dans la friteuse, soit, trop tard, toujours trop tard. C’est pourquoi nous devons rester attentifs, ouverts, l’esprit alerte afin de considérer les actes et les paroles de ceux qui prétendent nous représenter à tous les niveaux.
M. Hollande n'est peut-être pas celui qu'il prétend être
Ainsi, la dernière fois qu’une personne m’a parlé des élections municipales, celle-ci s’est laissée aller à me dire que le président Hollande était, je la cite :
- Il paraît que c’est pas un gentil notre président, que c’est un killer…
- Vous croyez vraiment ?
- Ah oui !
- Alors, il cache bien son jeu. Lui répondis-je.
Cette discussion m’avait quelque peu troublé, en effet, comment cet homme d’apparence si posée, si mesurée, pouvait-il être un autre, ce « killer » en question ?
Je me suis donc interrogé en retraçant quelques évènements récents :
La récente affaire Trierweiler nous a montré un président fondamentalement indigne et grossier dans la façon d’agir, à cette affaire s’est ajouté le sacrifice de son premier ministre, M. Ayrault, et enfin, l’entrée au gouvernement de son ex concubine, Mme Royal, à présent, il lance ses chiens sur Harlem Désir, il se coupe de ses plus fervents défenseurs en leur faisant porter la responsabilité de ses échecs, c’est d’ailleurs assez fréquent en politique et ce, à tous les niveaux.
Il abandonne ses boucliers pour en mettre de nouveaux en place et pour se préserver à nouveau, de sa propre responsabilité… Monsieur Valls est bien courageux de prendre la suite avec un tel homme à la tête du gouvernement, notre premier ministre va devoir penser à garder sa tête sur les épaules, car ce ne sera pas le premier, ni le dernier à passer sous la guillotine du président Hollande, le « Killer ».
Alors, je me suis remémoré M. Sarkozy à qui on reprochait de posséder tous les pouvoirs, de tout contrôler, chez lui, c’était une signature, mais chez le président Hollande, il semble que cela soit la même chose, sauf que l’on n’en parle pas, il est plus discret, plus sournois peut-être. M. Sarkozy assumait pleinement son rôle de mauvaise tête et de râleur, il terrorisait son entourage et se faisant respecter, M. Hollande ne perd pas de temps à terroriser, il coupe les têtes et les remplace, c’est un peu Hercule et l’Hydre de l’Herne, à chaque tête coupée, une autre repousse et renforce le monstre.
Comme je l’ai déjà expliqué dans une note précédente, l’affaire Trierweiler est certainement un coup monté pour permettre à Madame Royal de revenir sur le devant de la scène politique, mais Madame Trieweiler présente, la chose était impossible, il a donc fallut s’en débarrasser, c’était le sacrifice à payer, qu’importe pour la victime de cette tractation malsaine.
Où l'art de faire payer les autres à sa place
Ensuite, au regard des résultats catastrophiques des élections municipales et de la victoire écrasante de l’UMP sur tout le territoire, le président qui n’a pas laissé son premier ministre agir en s’opposant systématiquement à ses idées et en lui liant les mains, a fini par le remercier en se protégeant bien entendu, car le responsable apparent, c’est lui, et pas le président, mais comme c’est le président qui est aux commandes et que le citoyen l’ignore, puisqu’il fait tout pour que cela ne se sache pas, son service de communication se charge de préparer médiatiquement le public et de l’orienter vers le coupable idéal, ainsi la faillite de la Gauche, c’est de la faute à M. Ayrault, et personnellement, il me semble que le président fait porter une lourde charge sur un honnête homme qui ne mérite pas d’être accablé de la sorte, comme il a fait porter la honte sur sa concubine, et désormais ancienne première dame de France.
Le prix de ces humiliations est humainement difficile à supporter pour ces deux personnes, mais c’est également le prix à payer pour être à proximité du pouvoir et d’un tel leader, ou « Killer ».
À présent, une nouvelle kabbale est lancée, des têtes doivent tomber, il faut faire place nette, faire un « reset » politique et cette fois-ci, la cible est Harlem Désir, le premier secrétaire du PS et fidèle combattant du président, un autre de ses bras armés, sa nouvelle cible, pour reconquérir l’électorat socialiste ; Il faut avouer que M. Désir n’avait pas d’envergure politique, il ne brillait pas par sa faconde ou sa personnalité quelque peu éteinte, peut-être manquait-il de mordant, d’Ego.
Mais le fait est que le président souhaite à présent s’en débarrasser, car les militants sont insatisfaits et ses communicants trouvent donc une nouvelle tête de turc, un bouc émissaire, la presse est en marche, on écrit des papiers, on fait des émissions débats, on s’interroge, on fait parler des socialistes dans la presse, qui regrettent ne plus avoir leur mot à dire au cœur même du Parti Socialiste, la faute à qui ?
À Harlem Désir bien entendu, alors que le premier secrétaire ne fait que son travail, servir son président, celui qui l’a mis en place et pour le bien du PS. C’est bien l’attitude d’un politique de faire croire aux sympathisants et aux électeurs qu’ils sont entendus, écoutés même, alors qu’ils ne sont que des pions au service d’un pouvoir.
Sur ce point, le président n’est pas très clair et il n’y a rien de pire que l‘absence de sincérité autant pour les militants que pour els citoyens électeurs.
C’est donc, également de la faute à Monsieur Harlem Désir si tout va mal, si les Socialistes ont perdu les élections, il est aussi coupable que l’autre, le premier ministre désormais limogé :
- Allez qu’on leur coupe la tête... Hurle le Père Ubu.
- Mais père Ubu, ce n’est que le premier secrétaire du PS…
- Qu’on lui coupe la tête tout de même !
Combien faudra-t-il de têtes pour sauver les apparences au PS ? Combien faudra-t-il de têtes pour faire croire que ce gouvernement peut sauver la France ? Mais le gouvernement précédent ne le pouvait pas d’avantage ?
Les têtes coupées ne sauveront pas la France
Les paniers auront beau être pleins de têtes, cela ne changera rien à la vérité de la situation, la crise économique a fragilisé tous les pays du monde, car le système économique a montré ses failles et son incapacité à rendre l’humain à l’humain.
L’homme moderne est désormais prisonnier de lui-même et d’un système qui le détruit en lui faisant oublier qui il est. Homo economicus succédant à homo erectus, il a fallut des millions d’années d’évolution pour permettre à l’homme de devenir cet homo economicus, et quand je le regarde aujourd’hui, je me demande ce qu’il a gagné cet homme ?
Il s’est séparé du monde du vivant, de la nature, de Gaïa pour créer un univers aseptisé, froid, sans âme, où la technologie et la technocratie domine sur l’essence même de l’homme.
À nouveau, le président Hollande gagne du temps, et s’en tire bien, à nouveau son service de communication a trouvé la victime idéale pour ne pas être éclaboussé par le scandale de la défaite humiliante, on pointe du doigt les soldats les plus fidèles, le plus fidèle et le plus fragile car, il était protégé du président mais plus maintenant, et comme dans ce milieu, la jalousie, l’envie, le goût du pouvoir sont prononcés, les nouvelles têtes, les prétendants s’en donnent à cœur joie.
Qui prendra la place du sacrifié ?
« Tout le monde veut prendre sa place », car, on commence comme secrétaire, et on finit dans un placard dans un ministère, car s’est toujours le président qui décide en fin de compte, ce qui explique la fuite des écolos de ce gouvernement qui assurent que de toute façon, c’est le président qui décide et comme il est le pantin des grands groupes économiques, l’écologie n’a aucune chance de triompher.
Mais, s’ils avaient été plus intelligents, s’ils étaient restés, ils auraient pu prouver ce qu’ils avançaient, à présent, cela reste un doute en suspend, une bien belle erreur de stratégie politique. Il y a un véritable manque de réflexion au cœur même des verts, on s’étonne à moitié de la démission de Daniel Cohn-Bendit, on ne s’étonne plus de la dramatique éviction de Nicolas Hulot.
Europe Écologie privée de ces esprits les plus vifs est un parti désormais sans tête qui me fait penser au pacte Germano-Soviétique (23 août 1939, traité de non agression entre l'Allemagne et l'URSS), une brève alliance entre Hitler et Staline, suffisante pour insuffler à Staline, le paranoïaque suprême, l’idée que ses meilleurs généraux étaient des traitres. Celui-ci les fit exécuter, privant son armée de ses éléments les plus à même de repousser les Nazis en cas d’attaque, ce qui se produisit en effet.
Mais la séance des têtes coupées s’inscrit dans un développement politique visant à combler, à satisfaire le peuple, auquel on fait croire que la vengeance est une solution meilleure que la volonté d’acharnement à réussir en pointant du doigt les coupables.
Ainsi, notre bien médiocre ministre de l’économie Pierre Moscovici, qui n’avait aucune compétence à l’économie, quitte le gouvernement mais va certainement finir, comme son grand ami DSK, dans les années à venir, au FMI, en passant d’abord par la case Bruxelles ou Strasbourg, puis à New York, soyons patient, l’avenir nous le dira.
Nous serons toujours les dindons d’une farce qui se joue de nous dans les hautes sphères, mais nous devons apprendre à ne pas nous fier aux apparences et je crois pouvoir m’accorder au jugement initiant cette note, M. Hollande n’a rien à envier à N. Sarkozy en matière de pouvoir, il est bel et bien un « Killer » !
Nous vivons une époque formidiable…
Photo : http://www.melty.fr/election-presidentielle-2012-le-debat-sarkozy-galerie-269726-841589.html