En deux numéros, la série Infamous a su s’imposer comme une référence sur PlayStation. Le studio de développement américain Sucker Punch nous revient plus en forme que jamais : Nouvelle ville, nouveau héros, nouveaux pouvoirs, le tout pour une nouvelle machine … la PlayStation 4.
La naissance d’un héros
Les événements qui vont suivre sont espacés de sept ans, après l’apparition des premiers porteurs. Le monde les connaient désormais, mais relayés au rang de bioterroristes, la foule a peur de ces êtres aux pouvoirs hors du commun, et le DUT, force gouvernementale militaire en place entretient cette peur de masse, et traque les porteurs. Pour ce nouveau Infamous, nous incarnons Delsin Rowe, jeune adulte d’origine amérindienne. Quelque peu paumé et petit rebelle de la tribu, il s’exprime au travers de ses tags, tout en jouant au chat et à la souris avec la police au grand dam de son frère qui lui même est représentant des forces de l’ordre. Un jour tout bascule, Delsin assiste à l’évasion de trois porteurs, et absorbe les pouvoirs de l’un d’entre eux. Nouveau porteur à son insu, Le DUT s’en prend à sa tribu. Notre héros malgré lui n’a pas d’autre choix que de se rendre à Seattle, siège local du DUT, pour trouver un remède et en apprendre plus sur ses nouvelles facultés.
Le Pouvoir de l’écriture
Le studio de Sucker Punch nous livre une nouvelle fois une copie parfaite, et traite les supers pouvoirs avec originalité. Prenant le meilleur de ce que l’on trouve dans les comics, mélange de X-men et de Spider-man. Entre menace et nouvel espoir pour l’humanité. Delsin, quant à lui est une véritable bouffée d’air frais. Sans jamais se prendre au sérieux, ses dialogues sont désopilants, avec une pointe de vulgarité, pile dans le ton des ados de son age qui contraste avec le ton plus mature de son frère aîné. Une mention pour la VF, bien que la voix de Delsin soit parfois irritante, qui est de qualité (Donald Reignoux).
Bienvenue à Seattle
Dès les premiers pas dans Seattle, nous voyons que nous sommes passé sur une nouvelle génération de machine, loin des graphismes à outrances, c’est dans les détails que la ville impressionne, elle se sublime dès que nous prenons un peu de hauteur. Les fumées sur les toits, les enseignes lumineuses, la circulation piétonne et automobile, le monorail qui passe au loin. La ville est vivante, pleine de couleurs, et j’ai aimé cette comparaison avec les infrastructures en béton du DUT omniprésentes dans la ville la grignotant comme un cancer froid et sans vie. Bien qu’à la base le DUT soit là pour la protection, les studios Sucker Punch ont ponctué le jeu de easter eggs comme notamment le visage de Sly Cooper, petit clin d’œil des plus agréable.
Le quotidien de Héros
Le jeu profite d’une durée de vie des plus confortable, et l’écriture de la trame principale vous tiendra en haleine. Loin de révolutionner le genre superheroique, elle apporte tout de même un peu de fraîcheur. Si vous prenez le temps de traîner dans les rues de Seattle, alors vous n’êtes pas prêt de lâcher la manette. Les tags sur les murs de la ville, les trafics de drogue à stopper, aider ou achever les citoyens en difficulté, les agents du DUT à démasquer, ou simplement expulser toute présence du DUT par quartiers vous prendra pas mal de votre temps. Cependant, toutes ces actions sont vite redondantes, et au final peu variées, et donc une certaine lassitude à la fin. MAIS, j’apporte un point sur une quête secondaire qui est de haut niveau, tant elle m’a plu pour son originalité, il s’agit de la mission du tueur à l’origami (doit on y voir un clin d’œil à un autre jeu ). En effet, cette mission est à moitié sur la PS4, à moitié sur le site internet http://infamouspapertrail.com/ où d’après des photos prises par Delsin in game, un réel travail d’investigation sera demandé au joueur. Faux site internet, recherche de mot de passe ou de hacking, dessous sales du DUT, cette mission est un véritable condensé d’originalité, j’adore !!!
A grands pouvoirs…
Delsin a une particularité, il n’a pas de pouvoirs propres, sa faculté étant d’absorber et d’assimiler les pouvoirs des autres porteurs. Ainsi, vous commencerez par la fumée, puis assimilerez d’autres pouvoirs comme le néon, et le pouvoir vidéo. Bien qu’ayant tous la même base, attaque au corps à corps, à distance, neutralisation / élimination, et déplacement rapide tous s’appréhendent de façon différente, le néon est de loin mon préféré pour sa faculté à ralentir le temps et son tir à distance. La fumée, elle, est plus pratique au combat de mêlée, tant l’on peut disparaître à la barbe du DUT en une fraction de seconde. La vidéo, elle, est plus dans l’infiltration, ou à l’inverse dans l’attaque de masse avec ces invocations d’anges de jeu vidéo (ce dernier est celui que j’aime le moins, bien que stylé). Cependant, une attaque de front du DUT se soldera souvent par un Game Over tant ils sont en supériorité numérique, c’est là que les combats se montrent extrêmement dynamiques tant il faut ruser avec le décor de la ville : Attaquer, puis s’évaporer par un conduit d’aération, réapparaître au dessus du groupe de soldats et les finir par une attaque chargée et s’écraser sur eux. Avec Delsin qui répond au quart de tour, quel plaisir!!
Infamous Second Son arrive en messie pour une PlayStation 4 en manque de blockbuster depuis son line up de lancement. Beau, au scénario riche, ponctué par des pointes d’humour, gameplay efficace, le titre de Sucker Punch s’impose comme le VRAI démarrage next gen de la machine, son monde ouvert est à la fois son point fort et son point faible, il est très agréable de se promener dans les rue de Seattle, cependant, au bout de 10 heures de jeu, les événements aléatoires redondants deviennent vite rébarbatifs. Le point de vue du héros Delsin nous fait oublier Cole sans difficultés. Véritable comics interactif, Infamous s’impose comme LE titre qui nous fait dire OUI, nous avons définitivement basculés dans la next gen.