C'est un étonnant et joli village, très typique, qui inspire pourtant une certaine mélancolie. Deux fois dépeuplé, deux fois réinvesti, son histoire est pleine de drames.
Holašovice (prononcer olachovitsé) est un village de Bohême du sud. On y trouve un ensemble unique de fermes et de bâtiments dans ce style appelé « baroque rural » construit dans les années 1770 et inscrit en 1998 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
En 1292, le roi Venceslas II de Bohême donne le village et d'autres à l'abbaye cistercienne de Vyšší Brod. Il reste dans le domaine de l'abbaye jusqu'en 1848.
Entre 1520 et 1525, Holašovice est dépeuplé par une terrible épidémie de peste bubonique : seuls deux habitants survivent. L'abbaye le repeuple avec des colons venus de Bavière et d'Autriche. En 1530, le village comprend 17 habitants, germanophones principalement. En 1895, il y a encore 157 habitants d'origine germanique contre 19 seulement d'origine tchèque.
Après le déplacement des populations allemande à la fin de la deuxième guerre mondiale, le village se désertifie de nouveau et reste quasi-abandonné pendant la période communiste. À partir de 1990, le village a été progressivement restauré et repeuplé ; il compte aujourd'hui environ 140 habitants, pour la plupart fermiers. La vie s'y déroule tranquillement et paisiblement, mais depuis le classement à l'UNESCO, les touristes affluent et les habitants se terrent désormais dans leurs maisons et leurs cours intérieures, ce qui donne une étrange impression : malgré tout le respect qu'on peut témoigner, on se sent un peu coupables, un peu voyeurs... Il n'y a aucun commerce, ce qui accentue l'atmosphère étrange.
Mais qu'il est joli !
Le village comporte vingt-trois maisons ou fermes protégées sur un total de 120 bâtiments (y compris les granges, hangars, étables, etc.) qui composent l'ensemble historique. Les fermes sont situées de part et d'autre d'une grande place centrale.
Il paraît cependant que désormais s'y tiennent de temps en temps des petits marchés où l'on trouve des produits locaux et artisanaux, sans compter les fêtes locales en costumes traditionnels. Faut que j'y retourne !
Visité en 2008
D'après Wikipédia