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Il était temps : back in time

Par Vance @Great_Wenceslas

Il était temps : Sorti en vidéo il y a une dizaine de jours, le film de Richard Curtis faisait partie de ceux que j'avais malencontreusement ratés en salles, et m'étais juré de voir en DVD ou en blu-ray. L'oubli est donc réparé.

S'il était placé sur ma longue liste de regrets pour 2013, c'est que cette comédie romantique avait deux atouts majeurs, qui en faisaient pour moi un incontournable : il était dirigé par le créateur de Love actually, que je me lasse pas de visionner, et disposait de Bill Nighy dans sa distribution, ce comédien particulier à la voix et aux mimiques inimitables, capable de donner un "sel" singulier aux rôles qu'il endosse. En outre - et c'est tout l'avantage du visionnage en vidéo - le recul me permettait de savoir que le film avait enregistré bon nombre de commentaires très positifs, avec une note plus que satisfaisante au Palmarès de 2013 (32e avec une moyenne de 3,72/5). Je voyais déjà un traitement hors du commun du thème de voyage temporel, avec ce savoureux mélange de malice et de tendresse qui caractérise les oeuvvres de Curtis.

[critique] Il était temps : back in time

Or j'ai fini ma séance plongé dans la perplexité.

Non pas que le film soit mauvais, ou même raté. Sa direction d'acteurs est remarquable, son casting est plutôt réussi (je ne reviendrai pas sur Nighy, qui parvient en outre à être plus que troublant : touchant - et n'épiloguerai pas sur Rachel McAdams, complètement et définitivement adorable ; on met juste un certain temps à s'habituer au visage ahuri de Domnhall Gleeson avant de, finalement, le trouver convaincant). Le score est savamment orné d'un choix de chansons subtilement orientées et la côte des Cornouailles offre un superbe pendant aux rues londoniennes. Enfin, on saluera cette faculté d'alterner avec bonheur les dialogues enlevés, les situations loufoques et les petits drames qui sont les briques d'une vie ordinaire. Cette vie ordinaire portée aux nues, idéalisée dans un message amené avec suffisamment d'élégance pour ne pas paraître suspect.

Il m'y a manqué quelque chose, cependant. Un je-ne-sais-quoi de trop, ou en moins. Le mélange a-t-il cette fois moins bien pris ? Difficile à dire. J'ai d'abord senti une sorte de frustration pour une histoire beaucoup trop sage, chiche en vraies surprises, mettant un certain temps à démarrer véritablement (afin de nous faire goûter aux personnages délicatement dépeints) mais sans véritable point d'orgue, avec une dernière demie-heure beaucoup trop attendue. Si l'on pourra admettre qu'il était finalement assez révolutionnaire d'utiliser un thème de SF avec autant de légèreté et sans apporter la moindre once d'explication, on ne peut s'empêcher de sentir floué de la manière dont le gimmick du retour en arrière (avec son lot de conséquences incontrôlables) est utilisé. Pour le coup, ça ne tient pas la comparaison avec Un jour sans fin (vu récemment dans le cadre du ciné-club, en hommage au regretté Harold Ramis), ni même avec l'animé la Traversée du temps, tellement plus mouvementé et inventif.

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Les intentions des scénaristes comme du metteur en scène étaient certainement ailleurs que dans ce prétexte à quelques quiproquos et discussions quasi surréalistes (la désinvolture de Bill Nighy dans le rôle du père est un régal). Sans doute dans la construction de ce duo amoureux, mais aussi et surtout dans sa continuité. Car ce qui surprend le spectateur aguerri, c'est que le but du film n'est pas que le narrateur rencontre enfin sa dulcinée qui lui déclarera sa flamme : on nous fait vite comprendre que c'est du tout cuit. On s'oriente plutôt vers l'observation de ce qui se passe après le coup de foudre : cette vie de couple et sa routine si dangereuses pour la romance. Du coup, bien que formaté en apparence sur un modèle archiconnu, Il était temps prend son importance (et la majeure partie de son intérêt) dans ce qu'il a, après tout, de moderne - et de pertinent. Sa structure laisse penser à quelques baisses de rythme et peut facilement dérouter le spectateur ; néanmoins, s'il a adhéré aux personnages, il se régalera de ces petits riens, ces instants fragiles, ces sourires de porcelaine, toutes ces maladresses et ces tracas qui meublent la vie de tous et la rendent systématiquement incomparable (pour peu qu'on veuille la voir - le choix de la photo de l'affiche est flagrant - celui d'une cérémonie ratée qui, par le fait même, n'en deviendra que plus précieuse). En ce sens, et même s'il séduira moins facilement, moins immédiatement,

Note sur 5 : 3,5
qu'un Love actually ou 4 mariages..., Il était temps devrait se bonifier avec le temps, gagner à être revu.

Moins drôle, moins émouvant, il sait faire sourire et toucher.

Et il y a Bill Nighy.

Le DVD délivre une image agréable aux tons pastels, plutôt bien définie. La VO passe à merveille, sans que les chansons ne perturbent les dialogues.

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Titre original

About time

Mise en scène 

Richard Curtis

Date de sortie

6 novembre 2013

Scénario 

Michael Noer & Rasmus Heisterberg

Distribution 

Domnhall Gleeson, Rachel McAdams & Bill Nigny

Photographie

John Guleserian

Musique

Nick Laird-Clowes

Support & durée

DVD Universal 2014 2.35:1 en 16/9 / 123 min

 

Synopsis : Tim apprend par son père un incroyable secret : tous les hommes de la famille ont, depuis toujours, la faculté de voyager dans le temps. 

Tim ne peut pas changer le cours de l'histoire mais il peut changer ce qui se passe et ce qui s'est passé dans sa vie. Il décide d’utiliser ce don pour séduire la ravissante Mary. La personnalité de Tim face à l’apprentissage de son pouvoir va alors créer des situations extravagantes et complètement loufoques. Malgré les incroyables avantages qu’il tire à pouvoir revivre son passé encore et encore, il réalise vite que le chemin du bonheur est semé d’embûches.

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