
• Rappeler les origines, la culture brassicole et la tradition de la bière en Alsace pour contribuer au rayonnement et à l’image de notre région.
La bière en Alsace, une longue histoireDans ce lieu magnifique et chargé d’histoire, une scénographie originale permettra de rappeler les grandes étapes de l’histoire de la bière en Alsace depuis la brasserie monacale du Grand Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg au Moyen Âge jusqu’à nos jours. Brasseurs d’Alsace veut rappeler au public que l’Alsace brasse aujourd’hui plus de la moitié de la bière produite en France (56%).L’Alsace compte actuellement une trentaine de brasseries parmi lesquelles on peut distinguer deux grandes brasseries faisant partie de groupes internationaux, deux brasseries de taille moyenne et environ vingt-cinq brasseries artisanales et microbrasseries (ce chiffre étant en augmentation ces dernières années). C’est, à une échelle réduite, le reflet de l’évolution du marché français, européen et mondial de la brasserie.

AU PROGRAMME :Les brasseurs d’Alsace vous donnent rendez-vous place du Château vendredi 16 et samedi 17 mai pour un événement brassicole unique qui met à l’honneur les bières brassées dans notre région.Vendredi 16 mai 2014 : ouverture au public dès 16h - Dégustation, petite restauration et animation musicale vous attendent17h30 : inauguration officielle• Animée par Nicolas Rieffel
• En présence d’Elisabeth Biscarrat (Masterchef 2011)
• Découverte du parcours pédagogique animée par Hervé Marziou, biérologueSamedi 17 mai 2014 de 10h à 22h• Un parcours pédagogique à découvrir
• Démonstration de brassage avec la Brasserie associative de l’Abreuvoir
• Dégustation, petite restauration et animation musicale
• DJ à partir de 19h30Les rendez-vous incontournables :11h : initiation au tirage de la bière avec Hervé Schmitt, Sommelier du restaurant le Relais de la Poste à la Wantzenau15h : cook-show avec Logan Laug, chef du restaurant le Frichti’s à Colmar17h30 : démonstration de cocktails à la bière avec Arnaud Lesage du Code Bar à Strasbourg18h30 : dégustation commentée avec le biérologue Hervé Marziou et de nombreuses surprises gourmandes…
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Un acteur économique fortLes six brasseries membres du Syndicat des Brasseurs d’Alsace ont produit près de 10 millions d’hectolitres de bière (soit 1 milliard de litres) en 2013. Elles emploient 1405 salariés1 et ont investi plus de 110 millions d’euros au cours des trois dernières années dans le développement de leurs outils industriels, dans l’aménagement de leurs bâtiments et l’amélioration continue de leur performance environnementale.

On brassait déjà de la bière en Alsace à l’époque gallo-romaine comme en atteste une intaille2 romaine en verre bleu retrouvée en Centre-Alsace et qui représente un décor où figurent une cuve et les outils du brasseur.Le plus ancien document faisant référence à la bière est quant à lui daté de 961. Il s’agit d’une charte de l’Evêque Udo de Strasbourg où il est fait mention, entre autres, d’une donation au profit du Grand Chapitre de la Cathédrale de deux propriétés agricoles situées à Schaeffolsheim dont chacune était redevable d’une situla3 de bière pour la fête de la Nativité.Au Moyen-Âge, l’activité brassicole est surtout l’apanage des moines (à Strasbourg, Wissembourg, Marmoutier, Pfaffenhoffen…). Ceux du Grand Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg disposaient d’une capacité de production estimée à environ 1450 hectolitres par an ce qui fait des brassins journaliers de 5 hectolitres et constitue un volume fort respectable. (4)En 1259, le premier brasseur indépendant de Strasbourg, connu sous le nom d’Arnoldus Cervisarius ou Arnold, s’installe Impasse de la Bière à proximité de la Cathédrale. Sa brasserie comporte également une malterie.Au XIVème siècle, on dénombrait 6 autres brasseries dans les murs de la ville. Les brasseurs d’alors sont redevables de l’Umgelt – la taxe sur les boissons – perçue par les Bierkieser ou Bierschauer. Elle est fonction du type de bière brassé : Lager (bière de garde) ou Schenkbier (bière ordinaire).Jusqu’en 1783, les brasseurs strasbourgeois ne sont autorisés à brasser que de la Saint-Michel (29 septembre) à la Saint- Georges (23 avril) – ce qui correspond au cycle agricole de l’orge.Rattachés à la onzième tribu des tonneliers en 1471, les brasseurs strasbourgeois exerçaient également cette profession durant la saison « chaude » où il était interdit de produire de la bière.En dehors de Strasbourg, on dispose de peu d’information sur les brasseurs et les brasseries alsaciennes du Moyen-Âge mais les Annales des Dominicains de Colmar mentionnent les tarifs de vente de la bière en 1303 (année de grande sécheresse qui vit les prix atteindre des sommets). On brassait également dans les petites villes.Au XVème siècle, l’emploi du houblon se généralise. Outre ses propriétés amérisantes et aromatiques, il présente des propriétés antiseptiques très intéressantes pour la conservation de la bière. C’est ainsi qu’il supplante les autres épices jusqu’alors utilisées pour parfumer la bière. D’abord utilisé à l’état sauvage, le houblon est cultivé en Alsace à partir de la fin du XVIIIème siècle, principalement dans la région de Haguenau.Le nombre de brasseries croit régulièrement aux XVIème et XVIIème siècles. La Révolution marque la fin des corporations et l’instauration de la liberté de brasser d’où un très fort développement de la brasserie. Le XVIIIème siècle voit aussi le début de la révolution industrielle dans la brasserie alsacienne. Elle s’accélère au XIXème avec l’utilisation industrielle des chaudières à vapeur et l’invention des machines frigorifiques. Les brasseurs alsaciens (mais pas seulement) doivent aussi beaucoup à Louis Pasteur dont les travaux sur les levures ont permis d’améliorer la qualité et la conservation des bières et de rivaliser avec le savoir-faire allemand en matière de fermentation basse.À la fin du XIXème siècle, les brasseries industrielles quittent le centre ville de Strasbourg où elles sont trop à l’étroit pour s’installer dans les faubourgs de Koenigshoffen et Cronenbourg et à Schiltigheim. Les brasseurs y installent de plus des caves-glacières dans le sol argileux pour la garde de la bière. Grâce au chemin de fer, la bière d’Alsace est vendue à Paris.La production alsacienne de bière connaît alors une croissance fulgurante et passe de 100 000 hl en 1850 à plus de 700 000 hl à la veille de la guerre de 1870 dont 300 000 hl qui sont acheminés vers la capitale.Les conflits mondiaux et les progrès de l’industrie brassicole ont contribué tout au long du XXème siècle à redessiner le paysage de la brasserie alsacienne qui a toujours su rester une référence nationale en matière de bières de qualité.

(2) Généralement une pierre fine gravée en creux et utilisée comme cachet ou amulette en Mésopotamie, en Egypte, en Crète puis chez les Grecs et les Romains. (3) La situla comprend environ 24 litres et représente une demi-mesure. (4) Selon Fritz Eyer, Secrétaire général de l’Ecole de Brasserie de Nancy – Saisons d’Alsace N°3, Eté 1962.
