Broché: 413 pages
Editeur: Livre de poche
Date de sortie: 3 Janvier 2001 (paru en 1983 chez Fayard)
Prix éditeur:6€27
Disponible sur liseuse: Oui
ISBN : 2-253-03383-9
EAN : 9782253033837
Résumé
1939. Léa Delmas a dix-sept ans. Sa famille possède le domaine de Montillac, au coeur du vignoble bordelais. Sa vie se résume aux senteurs de cette terre, à la lumière, à la tendresse des siens. La maison s’affaire aux préparatifs du bal…
Mais la déclaration de guerre va anéantir l’harmonie de cette fin d’été, et jeter Léa dans le chaos.
Elle va découvrir et affronter la débâcle, l’exode sous les bombes, la mort, l’occupation nazie, l’exploitation du domaine, la violence du plaisir, la fragilité des sentiments.
En ces premières années de guerre, Léa va être contrainte à des choix impossibles…
Mon avis:
En apprenant le décès de l’auteure cette semaine, j’ai eu une bouffée de nostalgie pour cette saga que j’avais dévorée quand j’étais adolescente. La bicyclette bleue est le premier tome d’une série de 10 romans dont le personnage emblématique est Léa Delmas.
Une héroïne tête à claques mais attachante
Au cours de ses aventures et des différents romans qui la conduisent de guerre en guerre, le lecteur voit grandir et mûrir Léa Delmas. Mais dans ce premier opus Léa n’a que 17 ans. Nous sommes à la veille de la seconde guerre mondiale. La jeune fille est insouciante, désinvolte, insupportable et amoureuse. Amoureuse de Laurent d’Argilat tout d’abord, un jeune homme bien sous tout rapport mais aussi amoureuse de la vie et de la terre familiale, cette propriété au cœur des vignobles dirigée par son père. Lors d’un pique-nique qui va sceller le dernier jour de paix, Léa rencontre l’énigmatique François Tavernier, un homme plus mûr et aux antipodes de Laurent qu’elle convoite et tente de séduire bien que ce dernier soit fiancé. Car malgré son âge, Léa est une garce, une Scarlett O’Hara qui aime séduire et qui est consciente de sa beauté. Au fil des épreuves et des pertes, se dessine toutefois une héroïne plus touchante au prise avec l’Histoire qui ne l’épargnera pas.
Autant en emporte les préjugés
Destiné à faire partie d’une série de remakes des grandes œuvres américaines commandée par l’éditeur, le roman a pourtant entraîné une polémique. Accusée d’avoir plagié le célèbre roman de Margaret Mitchell, Régine Deforges a dû batailler pendant des années contre les héritiers de l’auteure américaine. L’intrigue qui se déroule entièrement au cours de l’occupation allemande reprend effectivement les grandes lignes narratives de Gone with the win. Les personnages ont de nombreux points communs. Mais cette similitude disparaît dès le second tome et ne m’a absolument pas gênée. L’esprit libre de Régine Deforges souffle sur cette saga avec une héroïne qui se fiche des préjugés et vit ses désirs sans culpabilité. Il y a de la sensualité dans ce roman, une pointe d’érotisme discret mais écrit sans fausse pudeur. Car le sujet principal du roman n’est pas la romance mais la guerre.
Une héroïne au cœur de la guerre.
La guerre se partage la vedette avec Léa. Elle est le point commun des romans de la saga. Dans ce premier volet, Léa affronte la défaite de la France contre l’Allemagne nazie. Fuyant la capitale, elle va connaître les bombardements sur les routes de France noircies par les colonnes d’exilés. Elle devra également composer avec la présence allemande qui occupe le domaine familiale de Montillac. L’occupation, la collaboration, la résistance, l’antisémitisme…, l’auteur met en évidence les motivations de chaque protagoniste pour donner une vision assez complète de cette sombre période.
Après des années, je me suis surprise à relire ce livre avec un plaisir certain. Je vais sûrement aller fouiller mes vieux cartons pour retrouver le tome 2!