Dire qu'il y a une dizaine d'années c'est à un concert d'Henri Dès au Rhénus du Wacken que j'accompagnais ma fille aînée. Entre temps je réussis à échapper à une prestation live de Lorie et fort heureusement, au plus fort des années Hannah Montana, Miley Cyrus n'est jamais passée par Strasbourg. J'ai atteint ces dernières années, ce moment précieux où les goûts musicaux de ma progéniture se mêlent à ceux de leurs parents. Echange de bons procédés, mes filles s'étant ralliées aux écoutes de l'un ou l'autre de leurs parents et m'accompagnant désormais dans pas mal de soirées, j'avais le désir de découvrir sur scène un de leurs groupes fétiches : les incontournables Skip The Use. Le groupe adepte de tournées marathons bénéficie en cette période de sortie d'album, "Little Armageddon", d'une promo intense. D'ailleurs, c'est après avoir entendu Mat Bastard parler politique chez Ruquier lors d'une nuit d'insomnie que l'envie de jeter une oreille sur les morceaux du groupe et de les voir en live m'a sérieusement titillée.
Une Laiterie pleine à craquer hier soir, guère étonnant quand on sait que la plupart des dates se jouent à guichet fermé. Le groupe bénéficie d'un public vaste et varié. Skip The Use fait partie des groupes musicaux qui fédèrent au delà des générations et des groupes sociaux. A l'écoute de leur dernier album on peut mesurer l'étendu des registres musicaux balayés par Mat et ses compères : balades pop, morceaux pop rock pêchus, ambiances raggamuffin et titres nettement plus punk rock. Finalement tout le monde y trouve son compte. Il était d'ailleurs amusant de constater comment la salle de La Laiterie se secouait différemment selon les moments du set. Le show est bien rôdé et pour cause : il ressemble dans sa forme en tout point à ce que mes filles avaient vu l'année précédente lors de leur passage au Krakatoa de Bordeaux. Mat Bastard anime la soirée avec une verve sympathique et bon enfant. Il propose des intermèdes dont on sent qu'ils sont servis à chaque concert mais qui fonctionnent parfaitement. Blagounettes entre musiciens et ingés son et lumières, paroles gentiment moralisatrices, petits jeux avec le public qu'on fait bouger de droite à gauche, s'asseoir, chanter... Voilà qui fait que personne ne peut repartir du concert en se disant qu'il s'est enquiquiné toute la soirée. Une majorité de morceaux du dernier album sont joués et vu le nombre de tubes potentiels, jamais l'ambiance n'est retombée. L'interprétation du morceau rock "Gone Away" a permis au groupe d'échauffer encore plus la salle lors d'une partie nettement plus punk rock : moment très réussi de la soirée. Je craignais le chant en anglais parfois accentué à outrance (à la limite du ridicule en sessions acoustiques) finalement en live cela passe très bien. Un concert fort pêchu et distrayant dont on ressort avec le sentiment d'avoir passé une bien bonne soirée.
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