Après Sunday in the park with George l'an dernier, nous poursuivons notre découverte des comédies musicales de Stephen Sondheim présentées au théâtre du Châtelet. Et encore une fois, nous sommes sortis ravis de ce spectacle.
"Once upon a time..." C'est ainsi que commencent tous les contes de fées et celui-ci ne déroge pas à la tradition. Il était une fois Cendrillon, qui souhaite aller au bal, Jack, qui ne veut pas vendre sa vache, un boulanger, qui veut un enfant... Mais aussi un Chaperon rouge, des loups, des princes, une sorcière, Raiponce, etc. Tout ce petit monde vit son conte de son côté. Mais il est un lieu où tous se croisent : les bois. C'est un endroit un peu effrayant, sauvage, où tout peut arriver. C'est le lieu où vivent les bêtes et les hommes exclus de la société, sans lois. Sans parler de la dimension psychanalytique de la forêt qui renvoie à l'inconscient (Merci Bettelheim). C'est un lieu d'épreuve, de passage et d'apprentissage. Les personnages y apprennent sur eux et sur le monde. C'est aussi un lieu de peur et de danger, de magie et de mort. Car tout n'est pas facile dans les contes traditionnels, ce n'est pas Disney en général, ça ne se passe pas si bien que ça (je ne vous raconte pas mon traumatisme de jeune lectrice quand j'ai lu la "vraie" version de La Belle au bois dormant). Si la première partie reprend le déroulent traditionnel des contes de fées et se conclut par un "Happily ever after", la seconde est beaucoup plus complexe et inattendue.
Dans un décor fabuleux de bois, plein de surprises, d'animaux, de tours cachées et de sentiers perdus, une douzaine de personnages tous plus épatants les uns que les autres, aux costumes superbes, chantent et jouent diablement bien. Leurs gestes, leurs pas, tout participe à la beauté (et à l'humour) de ce musical. Mention spéciale aux deux princes (Damian Thantrey et David Curry), charmants mais pas vaillants. Leur duo, Agony, est absolument inoubliable et hilarant. La sorcière (Beverley Klein) est juste épatante et Cendrillon (Kimy McLauren) a une voix fascinante. La vache est aussi très réussie mais je ne vous en dis pas plus... La musique de Sondheim est toujours aussi agréable et loin d'être "pompière" ou simpliste. Les airs principaux sont entraînants, mais difficiles à chantonner quand on sort de la représentation. C'est une musique de qualité qui se réécoute très bien !