Malgré quelques signes récents d’inflexion en faveur d’une politique plus accommodante, la Banque Centrale Européenne n’a pas annoncé de mesure concrète à l’occasion de sa réunion mensuelle, hier. Toutefois, le discours de Mario Draghi reste volontariste.
Lutter contre la désinflation
Comme lors de ses discours précédents, Mario Draghi a également confirmé à plusieurs reprises que le faible niveau d’inflation et le cours élevé de l’euro face au dollar, restaient des préoccupations majeures pour la BCE. Il a d’ailleurs estimé que la baisse récente de l’inflation en zone euro provenait du secteur énergétique et de celui de l’alimentation. L’enjeu pour la banque centrale est de lutter contre la désinflation - la frontière avec la déflation est ténue, puisque l’inflation en zone euro n’avoisine que 0,5% - un environnement qui freine la reprise économique. Le marché du crédit, la consommation et les investissements patinent depuis de longs mois, pénalisant l’emploi et la croissance économique de l’union monétaire.
Assouplissement monétaire...
Les messages adressés par Mario Draghi sont plutôt positifs. Les marchés peuvent considérer qu’une nouvelle étape vient d’être franchie : les gouverneurs de la BCE parlent d’une seule et même voix, ce qui renforce la crédibilité de l’institution. En cas d’enlisement de l’inflation en zone euro, il ne fait plus aucun doute que la BCE agira. Un peu plus libérée des antagonismes liés aux volontés politiques nationales jusqu’ici bien divergentes, l’institution dispose désormais d’assez de marge de manœuvre pour mettre en place un dispositif d’assouplissement monétaire. Ce n’est plus qu’une question de temps… depuis quelques mois !A propos de l'auteur : Judith Danan est head of Sales Trading de CMC Markets France, l'un des principaux courtiers en CFD dans le monde.