Lilla Mérabet, Conseillère Régionale, Vice-Présidente de la Commission Jeunesse et Economie Sociale et Solidaire, en charge de la Politique Régionale de la Jeunesse, Bernard Fischer, Directeur de Cabinet du Recteur Jacques-Pierre Gougeon, Ulrich Bunjes, Directeur ad intérim de la Citoyenneté Démocratique et de la Participation du Conseil de l’Europe, et Françoise Schöller, Présidente du Club de la Presse Strasbourg Europe, ont animé les Rencontres Régionales du Mois de l’Autre 2014, jeudi 3 avril dernier, au Conseil de l’Europe, à Strasbourg.
Les jeunes, acteurs principaux de ce grand rassemblement régionalCe rassemblement a permis à plus de 630 jeunes d’échanger sur la liberté d’expression. Ils ont débattu avec deux « grands témoins » : Najiba Sharif, journaliste afghane, ancienne députée et réfugiée politique en France, et Shahinaz Abdelsalam, bloggeuse égyptienne.Les lycéens et apprentis étaient au coeur de ces Rencontres en devenant eux-mêmes reporters de l’événement : à l’issue du débat, les élèves en charge du journal de leur lycée ont en effet eu l’occasion d’interviewer ces deux témoins. Tout au long de la journée, les participants ont également animé et commenté ce rassemblement au Conseil de l’Europe, notamment sur Facebook :www.facebook.com/moisdelautre
Najiba Sharif est une journaliste afghane âgée de 49 ans. En 2004, elle rejoint le secrétariat d’Etat afghan à la condition féminine. En 2006, elle est élue députée dans la région de Kaboul et fonde quelques temps après le magazine Anargul. Cible d’une fatwa des talibans, elle rejoint la France en 2011, en tant que réfugiée politique.
Shahinaz Abdelsalam est une bloggeuse et activiste égyptienne, ingénieure en informatique. A travers son blog, elle dénonce les dérives du pouvoir égyptien et contribue en février 2011 à la chute d’Hosni Moubarak. En octobre 2011, elle publie son premier livre, Egypte, les débuts de la liberté (Michel Lafon), dans lequel elle raconte son parcours et sa lutte pour la liberté
Symbole de solidarité, les élèves ont ensuite lu, en plusieurs langues, la Convention Européenne des Droits de l’Homme.Les jeunes ont par ailleurs pu découvrir :- la Free Hugs Box, une « boîte à accolades » à l’intérieur de laquelle deux personnes étaient invitées à tour de rôle à échanger un geste de respect, d’amitié ou de solidarité,- une partie de l’exposition rétrospective « Alsace, Terre des Droits de l’Homme », qui était visible à la Maison de la Région tout au long du mois de mars.La journée s’est achevée sur une note festive avec un karaoké géant sur les chansons « Toi + Moi » de Grégoire et « Je te donne » par Génération Goldman.
24 établissements ont participé à cette manifestation au Conseil de l’Europe : le CFA d’Eschau, les lycées Leclerc et du Haut-Barr de Saverne, Zeller de Bouxwiller, Heinrich Nessel de Haguenau, Sée et Schongauer de Colmar, Couffignal, Pasteur, Notre-Dame, Rudloff, Pontonniers, Kléber et Oberlin de Strasbourg, Le Corbusier et Gutenberg d’Illkirch, Stoessel, du Rebberg, Montaigne et Schweitzer de Mulhouse, Henner d’Altkirch, Imbert de Sarre-Union, Pointet de Thann et Briand de Schiltigheim.Des membres du Parlement Alsacien des Jeunes (PAJ) et du Conseil Académique de la Vie Lycéenne (CAVL) ont également pris part à ces Rencontres Régionales.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur l’espace dédié au Mois de l’Autre sur le site www.priorite-jeunesse-alsace.eu et www.facebook.com/moisdelautre
Cet événement marque le dixième anniversaire de la manifestation avec le slogan : « Le Mois de l’Autre, 10 ans au service des droits de l’homme », qui souligne l’engagement de la Région Alsace pour sensibiliser les jeunes à l’altérité tout au long de cette décennie.Créé en 2004 par la Région Alsace, en partenariat avec l’Académie de Strasbourg, le Mois de l'Autre sensibilise la jeunesse alsacienne au respect de l’Autre dans toutes ses différences, qu’elles soient sociales, culturelles, religieuses, liées au sexe ou à un handicap.Les actions du Mois de l’Autre menées dans les établissements scolaires sont intégralement financées par la Région Alsace, dans le cadre de la politique régionale de soutien à l’animation de la vie lycéenne et apprentie pour laquelle la collectivité consacre 700 000 € par an, dont 150 000 € dédiés au Mois de l’Autre.Source : Communiqué de presse Région Alsace - Rectorat - Conseil de l'Europe - Club de la presse
EN SAVOIR PLUS :
10 ans du Mois de l’Autre : les chiffres clés- 150 000 lycéens et apprentis mobilisés en 10 ans, soit 15 000 par an en moyenne,- 5 000 actions menées dans les lycées et les CFA en 10 ans, soit 500 par an environ,- 30 à 40 associations régionales mobilisées chaque année,- plus de 10 000 jeunes participants aux Rencontres Régionales du Mois de l’Autre organisées chaque année depuis 2004.
Zoom sur les jeunes, les associations et leurs projets
« Le Mois de l’Autre, ce ne sont pas que des débats, c’est un passage de relais des valeurs des Droits de l’Homme. Les lycéens et les apprentis d’Alsace en sont les ambassadeurs. » Lilla Mérabet, Conseillère Régionale d’Alsace.
« Nous avons travaillé sur l’action "Portraits Croisés", animée par Amandine Laprun, illustratrice, et avons réalisé un recueil de portraits. A travers des lectures croisées à haute voix de nos productions, nous avons pu découvrir les richesses de l’autre, ses origines, ses aspirations. La thématique du vent a été retenue pour construire une métaphore de soi. La phrase célèbre de Paul Valéry dans « Le Cimetière marin », "le vent se lève, il faut tenter de vivre" a été notre fil conducteur. Fierté : c'est le sentiment unanime de la classe devant la réalisation finale. Ce recueil va être présenté au concours d'écriture académique « le printemps de l'écriture » dont la thématique correspond cette année à ce projet. »« Je ne pensais pas que ma classe pouvait produire un tel recueil. Je suis surprise du résultat et apprécie le regard positif que ce recueil projette sur la classe. », Ahlem.
« Nous avons beaucoup aimé travailler autrement car nous avons un intérêt particulier pour l’art et le graphisme, matières peu représentées en filière générale au lycée. Ecrire en poésie et illustrer ce recueil a été un vrai plaisir. », Adrien, Stéphane et Ilyesse. Elèves de la classe de 2nde du lycée Marcel Rudloff à Strasbourg
« Nous sommes des élèves en 2ème année Agent Polyvalent de Restauration au lycée des Métiers Charles Pointet de Thann. Depuis le mois de novembre, nous avons rencontré des personnes âgées de la Maison de Retraite de Thann, nos voisins, pour un projet intergénérationnel qui s’appelle : des lieux et des gens. Ce sont des récits de vie, accompagnés de photographies d’hier et d’aujourd’hui. Trois élèves de la section SEN (Système, Electronique Numérique) ont enregistré nos témoignages et ceux des personnes âgées. Pendant nos discussions, les autres élèves de la classe nous ont photographiés. Nous remercions d’ailleurs toutes les personnes âgées qui ont accepté de discuter avec nous et de nous parler de leur jeunesse. », Hamidé
« Les personnes âgées ont plein de choses à dire sur leur enfance, qui n’était pas la même que nous. C’est plus intéressant de les écouter que de lire dans un livre », Ramzi.
« Nous avons pu mieux répondre aux attentes de nos professeurs de SEN (électronique) et mieux appréhender le matériel « son ». En plus du côté technique, nous avons eu un meilleur contact avec les personnes âgées et avons mieux pu comprendre la période de l’occupation. » , les SEN : Kevin, Etienne et Adrien. Elèves du lycée Charles Pointet de Thann
« Les stéréotypes sur les hommes et les femmes génèrent des discriminations et des violences sexistes. Un travail d’analyse des représentations et une déconstruction des clichés permet de sortir des rôles dans lesquels les hommes et les femmes sont enfermés depuis des siècles et ouvre à plus de liberté d’être et d’envisager son avenir. Le CIDFF propose aux établissements scolaires cette action notamment : l’intervention sexisme.com.Cette action se déroule en plusieurs étapes : elle permet tout d’abord de nommer les discriminations sexistes dont les femmes font l’objet puis de repérer le sexisme dans l’environnement des jeunes, notamment dans les médias et sur les réseaux sociaux qu’ils fréquentent assidument. Les filles sont très sensibles à l’image dévalorisée de la femme que ce soit en tant qu’objet sexuel ou de femme-enfant et réagissent quelquefois très vivement alors que les garçons défendent l’idée que la présence d’une jolie femme rend une image attractive, ce qui est essentiel. Les points de vue des filles et des garçons divergent et le débat n’en devient que plus animé et intéressant. Une autre étape du travail permet de se rendre compte que les filles, presque à leur insu, peuvent entrer dans le schéma de la femme-objet en prêtant une attention quasi-obsessionnelle à leur apparence, en se dévalorisant au lieu de défendre leurs idées, leurs désirs et leurs projets. Ce cheminement progressif va permettre, à celles qui n’ont pas su ou pas pu le faire jusque là, d’oser s’affirmer davantage et peut-être aux garçons de reconnaître que la place non-enviable des filles mérite qu’on entende leur demande d’être respectées. » Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles du Bas-Rhin.