Paris Belle Époque

Par Richard Le Menn

Le Petit-Palais présente jusqu'au 17 août 2014 une exposition intitulée Paris 1900, la ville spectacle.

L'endroit est parfait pour une telle manifestation, car construit à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900, comme le Grand-Palais qui lui fait face, et le Pont Alexandre III qui leur est perpendiculaire, trois très beaux monuments de cette période.

Photographie de gauche : Entrée du Petit-Palais.

Photographie de droite : 'Jeune femme en robe de ville' de Louis Dejean (1872-1953). « Plâtre avec croix de mise-au-point. Paris, Petit-Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. »

Plus de 600 œuvres (peintures, objets d’art, costumes, affiches, photographies, films, meubles, bijoux, sculptures …) y rappellent ce Paris 'fin de siècle' (voir l'article Le fin de siècle et le fin de globe), centre mondial : culturel, scientifique, politique, esthétique, festif etc. Les témoignages sont nombreux et hétéroclites. Des peintures de Monet, Degas, Cézanne etc. y côtoient des objets de grande série.

Le parcours de l'exposition est organisé en six « pavillons ».

Le premier rappelle l’Exposition universelle et les grandes constructions qu'elle engendre, notamment pour accueillir les 51 millions de touristes qui affluent pour elle, avec par exemple les nouvelles gares de Lyon, d’Orsay et des Invalides .

Le second évoque l’Art Nouveau, avec des chefs-d’œuvre de Gallé, Guimard, Majorelle, Mucha, Lalique ... On plonge dans cet univers avec ravissement.

Photographie de gauche : Détail de 'Rédemption' (1905) de Juluis Leblanc Stewart (1855-1919). Huile sur toile. Roubaix, La Piscine - Musée d'Art et d'Industrie André-Diligent (dépôt du Fonds national d'art contemporain).

Le troisième est consacré aux Beaux-arts et l'effervescence parisienne dans ce domaine avec des exemples de créations d'artistes qui convergent du monde entier ici afin de s'imprégner de l'émulsion artistique. Des exemples puisés dans diverses écoles expliquent la modernité d'alors, et son inventivité.

La mode est le sujet de la quatrième partie. Des habits du Palais Galliera y sont exposés accompagnés de « grands portraits mondains par La Gandara ou Besnard, et d’évocation du monde des modistes et des trottins sous le pinceau aussi bien de Jean Béraud que d’Edgar Degas.  » « À Paris, à la fin du XIXe siècle, plus de la moitié de la main-d'oeuvre féminine vit des travaux de couture. »

Photographie du droite : « Claude Monet Nymphéas, 1907. Huile sur toile, 100 x 73 cm. Paris, Musée Marmottan Monet. © Bridgeman Giraudon. »

Les deux derniers pavillons sont dédiés à la fête et aux divertissements : théâtres, opéras, cafés-concerts, bals, promenades … et toute sa faune qui l'accompagne (voir les articles sur la parisienne, le rastaquouère, l'artiste, l'aristocrate, l'Arthur, l'avant-coureur, le boulevardier, le cercleux, le canotier, le copurchic, le grand couturier, le mannequin, la petite-damela cocotte, le snob, la snobinette, le high-life, la midinette, l'anarchiste, le mondain, le noceur et la noceuse, le soireux, le smart, le viveur etc.)

Enfin le Petit-Palais conserve dans son musée permanent aussi quelques très belles œuvres de la Belle-Époque ainsi que d'autres couvrant toute l'histoire des Beaux-arts.

Photographie du dessous : « Jean Béraud Parisienne, place de la Concorde, vers 1890. Huile sur bois, 35 x 26,5 cm. © Paris, Musée Carnavalet / Roger-Viollet. » Comme on le voit sur ce portrait, on se maquille encore beaucoup à cette époque : teint blanc, joues purpurines, lèvres rouges, mouches (une sur le front et l'autre sur la joue).

Photographies du dessous : À gauche : 'Portrait de Mme. R. L.', 1901 de Giovanni Boldini (1842-1931). Huile sur toile. Paris, les Arts décoratifs, musée des Arts décoratifs.
À droite : 'Portrait de Madame Rémy Salvator', 1900-1902 d'Antonio de la Gandara (1862-1917). Huile sur toile. Marseille, musée des Beaux-Arts.

Photographie du dessous : « Charles Frédéric Worth. Cape, vers 1895. Cape du soir de la comtesse Greffulhe, née Élisabeth de Caraman-Chimay (1860-1952), coupée dans un caftan de Boukhara offert par le tsar. © Patrick Pierrain / Galliera / Roger-Viollet. »

Photographie du dessous : « Anonyme. Tea-gown (robe habillée pour réunions intimes), de Réjane 1898 - 1899. Voile en coton blanc, dentelle mécanique de coton blanche, entre-deux de dentelle mécanique de coton blanche, broderies blanches à motifs de fleurs (roses). © Eric Emo / Galliera / Roger-Viollet. »

Photographie du dessous : « René François Xavier Prinet Le Balcon, 1905-1906. Huile sur toile, 161,2 x 191,7 cm. © Musée des Beaux-arts de Caen. Martine Seyve photographe © ADAGP, Paris 2014. »

Photographie du dessous : « Henri Gervex. Un soir de grand prix au pavillon d’Armenonville, 1905. Huile sur toile, 66 x 98 cm. © Paris, Musée Carnavalet/ Roger-Viollet. »

Photographies du dessous : « Henri Gervex, Une soirée au Pré-Catelan, 1909. Huile sur toile, 217 x 318 cm. © Paris, Musée Carnavalet/ Roger-Viollet. »

Photographies du dessous : Détails représentant des gommeuse et un gommeux de 'Les belles de nuit au Jardin de Paris', 1905 de Jean Béraud (1849-1935). Huile sur toile. Paris, musée Carnavalet - Histoire de Paris. « Créé en 1884 aux Champs-Élysées, le jardin de Paris est déplacé au Cours-la-Reine (derrière le Petit-Palais) en 1900. On s'y rend pour se montrer, mais aussi pour ses montagnes russes, dites chutes du Niagara, ses girandoles de feu, ses fêtes de nuit, ses concerts, et ses bals. On y applaudit également les danseuses de cancan ... » Sur le Cours-la-Reine voir les articles : Le Cours : L'empire des oeillades, l'un des lieux de l'élégance française où l'on fauche le persil, le Cours-la-Reine, les Champs Élysées ... et Le Cours de la Reine. Sur la gommeuse et le gommeux voir les articles : Le Gommeux, La gommeuse et le gommeux, ceux du caf'conc, le dégommé, la gommeuse excentrique et la gommeuse épileptique, Mémoires d'un gommeux et Un gommeux