L'habitation traditionnelle mongole est réputée pour sa capacité à préserver du froid les familles nomades dans les steppes. Un poêle central au petit bois chauffe la pièce unique, dont la forme permet à la chaleur de circuler. Le sujet est devenu un enjeu de santé publique car 60 % de la population de la capitale, Oulan-Bator qui rassemble la moitié des 2,8 millions d'habitants du pays, vit dans des quartiers de yourtes.
Les hivers les plus rudes contraignent les bergers nomades à se sédentariser dans les bidonvilles qui ont encerclé Oulan-Bator. Entre 30 000 et 40 000 personnes s'installent en lisière de la ville chaque année, selon un recensement effectué en 2010. Il suffit d'un hiver plus glacial que les autres pour qu'une famille perde tout son bétail. Le groupe prend alors la route et s'installe aux abords de la capitale, dans l'espoir d'y trouver un travail salarié. C'est ce que Bolormaa et son époux ont fait il y a six ans, abandonnant la région du lac Khuvsgul, l'un des points les plus au nord du pays. Ici, au moins, son mari est employé par intermittence dans la construction, mais si le couple avait le choix, il retournerait à la vie rurale. A Oulan-Bator, les poêles à charbon empoisonnent petit à petit les Mongols.
Source : lemonde.fr