
Une chronique douce amère, sans doute très autobiographique, dont la légèreté peut paraître surprenante eu égard au sujet. Le quotidien d’une population en proie à la guerre civile n’a à la base rien de réjouissant. Mais le traitement à hauteur d’ado apporte une certaine fraîcheur et la multiplication des personnages secondaires dynamise l’ensemble. Personnellement je retrouve dans ce texte le coté savoureux et un peu nonchalant propre à nombre de romans africains ou à la littérature caribéenne. La filiation avec Alain Mabanckou, Raphaël Confiant ou Dany Laferrière est également perceptible dans l’inventivité linguistique dont font preuve les Gabomais.
Malgré quelques passages dérangeants et des scènes difficiles, surtout celles concernant le traitement réservé aux femmes, je ne peux m’empêcher de trouver ce premier roman plein de vitalité. Maintenant je comprends aussi qu’il puisse être déroutant pour plus d’un lecteur. Question d’habitude sans doute. Mais si vous voulez découvrir un jeune auteur congolais prometteur et une littérature quelque peu singulière, c'est le livre idéal.
Un ouvrage ramené du salon du livre avec Noukette. C'est donc en toute logique que je partage avec elle cette nouvelle lecture commune.
Un yankee à Gamboma de Marius Nguié. Alma, 2014. 84 pages. 12 euros.