Il faut que je vous dise que le Steven en question était un vieux copain que j’avais rencontré il y a bien longtemps sur un loch écossais, non loin de sa demeure familiale, une espèce de château sans fantôme, aux pierres grises et sévères.
Après avoir roulé une bonne heure dans des chemins de montagne, Stephen prit un sentier sur la gauche et sa Land-Rover nous conduisit sans difficulté tout près d’une petite rivière dont j’ai « promis -juré » de ne pas révéler le nom.
« C’est pas beau ça ? » fit Stephen avec son délicieux accent écossais.
Il faut avouer que l’endroit avait un petit côté paradisiaque que l’on rencontre uniquement en visionnant des séries documentaires à la con sur « la beauté du monde ». On n’y croit qu’à moitié. Un truc… Il y avait certainement un truc caché… une sorte de Dieu adepte de PhotoShop qui aurait bricolé ce fichu lieu où nous nous trouvions.
Et nous nous mimes à pêcher dans cette carte postale. Mais le Dieu cité plus haut aurait pu se fendre de mettre un peu plus de poissons dans la rivière car mis à part deux ou trois chevesnes maigrichons..
Soudain, une mystérieuse sonnerie…
« Qu’est-ce que c’est que ce truc-là ? »
« Pas de souci, Flèche, c’est seulement mon réveil, là..à l’intérieur de la poche de mon gilet,… qui indique qu’il est midi et que donc, il est l’heure du lunch. »
« Assieds-toi Flèche et prépares toi bien car mon adorable femme, Chastity, nous a concocté un petit repas qui devrait nous divertir les papilles.
Pensez bien que je ne me fis pas prier et Stephen sortit immédiatement d’un de ces paniers une « crème safranée au Saint-Jacques et langoustines « , accompagné d’un succulent vin blanc « Clos du Baillé 2004 ». C’était la première fois que je mangeais des coquilles Saint-Jacques crues et je dois dire que la sauce au safran les rendait succulentes.
Quant au « Bar, zestes d’orange à la sauce au champagne » qui suivit, finesse et élégance étaient au rendez vous, si bien que le dessert, « Poire au miel d’acacia et Sauternes » acheva de me faire perdre pied.
Le soleil, là, entre les branches, nous fit cligner les yeux tant et si bien qu’une bonne sieste accompagnée de chants d’oiseaux du sous-bois s’annonça salvatrice.
Lorsque nous nous réveillâmes, il était 7h00 passées. Notre sieste avait été plus longue que prévu mais absolument admirable. Une merveilleuse sieste. (Et je m’y connais en sieste, croyez-moi !)
De retour à la maison ou ma glorieuse femme m’attendait, je n’avais qu’une seule envie, c’était de la couvrir de caresses, de caresses les plus douces et appuyées. ( J’ai dû faire comprendre à coups de pieds à ma petite chienne qu’il était malséant de vouloir partager nos ébats et je lui ai claqué au museau, la porte de la chambre.
Quelle merveilleuse journée de pêche !