Le mot "polynie" vient d’un mot russe signifiant "trou dans l’eau". Il s’agit, dans les régions polaires, des zones d’eau libre entre les glaces. Selon les saisons, les polynies sont plus ou moins vastes ; quand la banquise ne fond absolument pas, les polynies ne se forment pas.
C’est précisément ce qui se passe actuellement en Antarctique : en novembre, donc pendant l’été austral, la banquise était encore dense et compacte, sans ces fameuses polynies à moins de 90 km des côtes. Or ces zones d’eau libre permettent aux oiseaux d’accéder à leur nourriture. Ce sont les manchots Adélie qui en font aujourd’hui les frais, les adultes ayant été contraints au jeûne pendant la période de reproduction : aucun poussin n’a survécu, car leurs parents devant faire de longs trajets pour aller chercher la nourriture, ils n’ont rien eu à manger pendant les premiers jours de leur vie. Chez d’autres espèces, comme les manchots empereurs ou les fulmars (une sorte de mouette avec un gros bec), le nombre d’œufs pondus a été particulièrement faible.
Difficile de savoir pourquoi l’Antarctique connait des conditions météorologiques si défavorables. Dérèglement climatique ? faute à "pas de chance" ?
Source :
- Marion SPÉE, "Saison mortelle en Antarctique", LeMonde.fr, 1er avril 2014 (accès réservé aux abonnés)