Je croise son regard et à ce moment précis je n’ai aucun doute que je viens de demander à un poisson d’aller faire ses courses dans une poissonnerie en lui vantant les bienfaits de la chasse. Elle est perdue...… Belle fille, tu sais il y a une grande différence entre une relation, les us et coutumes d’un royaume, et des rites obligatoires contraignant et difficile mis en place par des êtres humains. Ces obligations doivent être suivies à la lettre dans l’espoir d’être accepté par un dieu ; un « dieu tamis » qui trie les particules solides des actions de chacun de nous commises tout au long de notre vie et décide si oui ou non... on est admis. IMAGINE qu’après ta mort et après avoir fourni de solides efforts, ce dieu te dise « je pense, après réflexion, que tu mérites l’enfer » … tu fais quoi ?Son regard confus s’assombrit, je parle relativement fort pour couvrir le son de la musique qui passe et je sens qu’elle me scrute comme le chrétien que je suis sans l’être. Je l’intriguais. Elle ajoute tu n’es pas croyant comme je le pensais, mais tu es chrétien comme tu le décris. Devant mon silence, elle ajoute : mais de toute façon toutes les religions se valent et je ne me retrouve dans aucune d’entre elles. C’est quand j’ai rétorqué « moi aussi » qu’elle incline la tête et me demande : « Mais alors pourquoi la foi chrétienne et pas une autre ? »C’était notre troisième rencontre et la contempler m’imposait cette implacable beauté qui associée à cette curiosité intelligente me donnait l’impression que j’étais en train de découvrir celle qui peut-être deviendrai ma « madame »…Un autre verre messieurs-dames ? Oui bien sûr ! On l’avait dit en même temps et je sortais de ma contemplation avec la certitude que ce rendez-vous allait changer ma vie.Dans ce brouhaha festif j’ajoutai, « belle fille », je ne suis pas un religieux, mais je suis un homme de foi qui calque son action sur les principes du royaume duquel je me réclame.Tu sais toutes les religions ont un excellent code moral qui est d’ailleurs pratiquement identique à toutes. On le retrouve dans les trois principales religions monothéiste, dans les philosophies des plus complexes au plus simple et même chez les personnes avec ou sans foi. Ce code moral intrinsèque à notre humanité et très difficile à expliquer par les athées, se résume à : « Fais à autrui, ce que tu voudrais que l’on te fasse ». Je comprends que tu ne te retrouve dans aucune des religions car nul n’a besoin de religion, ni pour avoir une bonne conduite, ni pour vivre tout simplement. Tu sais, elles ont toute comme un examen d’entrée et un examen final. Tu y rentres avec un baptême, une initiation, ou autres, tu te développes, tu poses des actes, et à la fin de ta vie tes bonnes actions sont comparées aux mauvaises et si tu as la moyenne ou plus, tu as une chance d’avoir le salut éternel. Les religions en général fonctionnent autour d’un système basé sur le mérite ; même la plupart des religieux chrétiens y croit.Mais je ne crois pas en cela … mais alors pas du tout! Son doux basculement dans son fauteuil me dit de poursuivre et j’ajoute :Ma foi chrétienne n’est pas basée sur le mérite, elle aussi un point d’entrée qui s’appelle Jésus-Christ et qui se réclame d’être mort pour mes péchés et ressuscité … C’est là que je l’aperçois nous resservir deux autres verres sans refreiner son franc intérêt pour mes explications, mais je l’avais encore « larguée » d’où mon besoin de partager avec elle cette exemple
Imagine qu’on se rencontre pour la première fois et que je te dise que je veux t’épouser ; mais avant je te donne un livre de recettes avec de nombreuses « règles alimentaires», en te précisant que si tu t’y conformes avec toutes diligences pour les trente ou quarante prochaines années, je réfléchirai à l’idée de t’accepter comme épouse. Bien sûr que je ne peux pas te prendre comme épouse maintenant mais si tu performes bien dans les tests de la confection de mes petits plats préférés, quand le dernier test arrivera et si tu le passe avec brio, je t’accepterais. Imagine l’injure et les blessures qu’une telle proposition causerait à toutes les femmes (ou homme) si chacun devait démontrer « ses mérites » avant d’être accepté.
La condition de la réussite de toute relation (amoureuse ou non) réside dans une acceptation inconditionnelle de l’autre dès le début. Aucun de nous n’accepterait volontairement de baser une relation sur des performances mesurables, une longue histoire à appliquer des lois suivie d’un examen de passage. Et pourtant des millions religieux pensent que c’est la voie à suivre dans notre relation avec DIEU.Ma foi chrétienne n’est pas une religion, mais une relation personnelle avec Jésus-Christ qui est le seul à offrir le pardon et l’acceptation, la salvation en amont sans condition aucune. Il dit viens comme tu es, viens avec tes défauts, tes fautes, ta religion, viens ….Dans ma vie j’essaie de vivre avec un système de pensée, une culture issue de son royaume, non pas en essayant d’être accepté par lui, car ça je l’ai déjà, mais en honneur à celui qui est mort et ressuscité pour moi, pour m’offrir ce « passe » gratuit (au paradis) et une vie terrestre opulente, prospère en toute chose.Son léger hochement de tête accompagnée de se sourire admiratif, me galvanisait en me convainquant de sa compréhension quand elle me demande mais comment les trois grandes religions monothéistes diffèrent. Elles diffèrent uniquement sur la vie, l’histoire de Christ. Les juifs (le judaïsme) s’accorde sur le fait qu’il habitait avec eux et qu’il est mort, mais pas ressuscité; Les musulmans (l’islam), sur le fait qu’il n’est pas mort et les Chrétiens qu’il est mort et ressuscité. Les religions ne diffèrent pas au niveau de l’éthique, la morale et l’intégrité mais plutôt au niveau de la relation avec Dieu lui dis-je, quand son sourire captivé me réclama affectueusement la parole.
Son regard me fixe, elle soupire, me jauge à nouveau pendant quelques secondes et me dit : Je pense que je viens de rencontrer mon époux….