Des troupeaux de bisons, d'élans... désertent Yellowstone.
Un séisme, de magnitude locale mb 4.8, a secoué les quartiers au Nord-Nord-Est du « Geyser de Norris », dans le Parc National de Yellowstone, en limite des États du Wyoming et du Montana, le 30 Mars 2014, à 12 h 34 Temps Universel, 06 h 34 Heure locale. D'hypocentre superficiel, 5 kilomètres de profondeur pour le Centre Sismologique Euro-Méditerranéen, 5.6 kilomètres de profondeur pour l'University of Utah Seismograph Stations, il est le choc le plus important d'une mini-crise sismique de 7 tremblements de terre, tous de profondeur focale au foyer superficielle, 4 à 7 kilomètres, et de magnitude comprise entre mb 2.5 et 4.8, dans dans un laps de temps restreint, 10 h 36 pour le premier, 15 h 12 pour le septième, de moins de 5 heures.
Il est à noter que ce séisme est le plus puissant qui ait frappé la méga-caldeira, 85 × 45 kilomètres, de Yellowstone au cours des 30 dernières années.
L'University of Utah Seismograph Stations a émis un communiqué de presse signalant « qu'un léger tremblement de terre a eu lieu à 06 h 34 le 30 Mars 2014. L'épicentre du séisme, de magnitude 4.8, se situe à 6,4 kilomètres au Nord-Nord-Est de Norris Geyser Basin dans le Parc National de Yellowstone, État du Wyoming. Ce tremblement de terre s'intègre dans une série d'aléas sismiques qui a débutée, dans ce domaine, le jeudi 27 Mars 2014, à 08 h 15. Cette crise sismique recense au moins 25 tremblements de terre, en plus du choc principal qui a été ressenti dans le Parc National de Yellowstone et dans les villes frontalières Yellowstone, État du Wyoming, et de Gardiner, État du Montana, dans un rayon d'environ 35 à 40 kilomètres autour de l'épicentre. »
L'University of Utah Seismograph Stations précise, en outre, que cet « événement, le plus fort tremblement de terre qui se soit produit à Yellowstone depuis le 22 Février 1980, se localise quasi au centre d'une région connaissant une inflation verticale de masse suivie depuis environ 7 mois. Une précédente période inflationniste, dans ce domaine, également accompagnée par une sismicité élevée, s'est déroulée entre 1996 et 2003... », spécifie qu'une « équipe de l'USGS s'est déplacée à Yellowstone pour y déterminer les modifications de surface que le séisme pourrait avoir causé, et les effets possibles qui pourraient affecter le système hydrothermal du Norris Geyser Basin... » et conclu que « basé sur le style et l'emplacement du séisme, l'Observatoire du volcan de Yellowstone ne détecte aucune indication d'activité géologique autre qu'une sismicité continue... », en d'autres termes, un tremor...
Le « supervolcan » du Yellowstone est une caldeira, vestige d’une très ancienne activité volcanique qui couvre la période de 2 millions à 600.000 ans Avant le Présent, et au cours de laquelle des éruptions volcaniques modèlent le paysage. Trois cycles d'activité peuvent être déterminées : la première, « Tuf de Huckleberry Ridge », vers 2,1 millions d'années AP, 2.450 kilomètres cubes de matériaux volcaniques émis et formation d'une caldeira de 75/95 × 40/60 kilomètres ; la seconde « Tuf de Mesa Falls », 1,3 million d'années AP, 280 kilomètres cubes de matériaux volcaniques émis et caldeira de 16 kilomètres de diamètre ; et la troisième « Tuf de Lava Creek », vers 640.000 ans AP, 1.000 kilomètres cubes de matériaux volcaniques émis, et caldeira de 85 × 45 kilomètres.
Dans le parc national de Yellowstone, adossé aux Montagnes Rocheuses, dans lÉtat du Wyoming, aux États-Unis, se niche le Grand Prismatic Spring, un volcan de « point chaud », - hospot -, d'une superficie de près de 9.000 kilomètres carrés jalonnée de geysers. Il est doté d'une chambre magmatique colossale relativement superficielle, d'environ 90/110 kilomètres de diamètre et de 40 kilomètres de hauteur. Certes, ce monstre paraît en sommeil, mais il est surveillé, sans discontinuité, par les géologues car, si une activité reprenait, elle pourrait être à celle qu'a connu le Mont Toba, vers 73.000 ± 4.000 ans AP, une éruption d'Indice d'Explosivité Volcanique estimée VEI 8 qui correspond à une éruption d'une force trois mille fois supérieure à celle de l'éruption du Mont Saint Helens, aux États-Unis, en 1980, d'Indice d'Explosivité Volcanique estimée VEI 5.
Suivant certains observateurs, depuis plusieurs semaines, les troupeaux de bisons, d'élans,... et une grande partie de la faune désertent le Parc National de Yellowstone. Certains spécialistes précisent « Je peux vous dire que j’ai vu les bisons courir sur les routes.[...] Je ne sais pas si c’est à cause d’une activité géologique dans le Yellowstone mais ce que je peux vous dire, c’est que quelle qu’en soit la raison, cette fuite est une alerte. » D'autres experts racontent que plus d’un « quart du troupeau d’élans du parc manque à l’appel lors de l’inventaire de la faune réalisé au cours de l'hiver 2013/2014. » Enfin, les biologistes ignorent « s’il y a déclin du troupeau ou si d’autres facteurs ont joué d'autant que les rejets d’hélium sont plus de 1.000 fois supérieurs à la normale, et que ceux du radon sont bien largement au-delà des normes les plus pessimistes et dépassent, dans certaines zones, les 4.000 Becquerels... », s'interrogent sur le fait que « des hordes de bisons courent sur les routes sans être pourchassés. » et stipulent, sans justifier leurs hypothèses, que « seul le supervolcan pourrait expliquer tous ces phénomènes. »