Décidément, rien de ce que je croyais n'est comme je le pensais. Voici que j'en arrive à m'interroger sur 68. 68, curieuse révolution. Son mécanisme ressemble à celui que décrit Tocqueville concernant la révolution de 89. Seulement, de 68 n'est pas sortie une nouvelle société, comme en 89. Aucune pensée forte, de nouvelle organisation sociale, mais plutôt une forme de chaos, d'organisation bancale.
Bizarrement, 68 était supposé avoir "libéré la parole". Or, il n'y a plus de débat. Il y a, surtout, une sorte d'extraordinaire lavage de cerveaux. Et si 68 avait concouru à asservir la pensée ? L'exact contraire du projet des Lumières et de la République. Conséquence ? Ancien régime ? La domination des héritiers ? Héritiers de droite, fortunés, et de gauche, produits par l'Education nationale, et qui vivent dans les palais de la République ? Au fond, même combat ?
Et ces héritiers vivent le rêve de 68 ? Dans leur monde, il est interdit d'interdire ? Les droits de l'homme ne s'appliquent qu'à eux, pas au peuple ? Explication de la fameuse loi sur la protection de leur vie privée : elle masque leur hypocrisie ?