D'habitude, Rayma peint dans son jardin, mais cela fait plusieurs semaines que le chevalet est vide. Elle n'a pas le cœur à l'ouvrage : "Peindre exige un certain temps, un suivi et surtout une disponibilité, un état d'esprit, confie-t-elle. En ce moment, je suis trop préoccupée par les événements politiques, je suis constamment sollicitée par les nouvelles, d'autant qu'elles circulent par les réseaux sociaux ou le courrier électronique, les médias sont verrouillés."
Rayma fait du dessin politique depuis près de vingt ans, elle est journaliste dans l'âme. Le quotidien vénézuélien El Universal attend sa collaboration tous les jours. A Caracas et en province, depuis le début de février, la répression des manifestations d'étudiants et d'opposants tourne à la tragédie. La crise politique se double d'une crise économique et sociale qui touche tous les Vénézuéliens. Comment se portent l'humour et l'amour dans ces circonstances dramatiques ?
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