Dessinatrice de presse, Rayma habite une petite maison à deux étages à
Caracas, pleine à craquer de bouquins. Sur les murs, on découvre
certaines de ses toiles, des grands formats aux couleurs criardes, au
trait et au ton très différents de ses dessins humoristiques. Un
portrait de Herta Müller, au regard très sanguin, impressionne tout
particulièrement. C'est l'un des auteurs préférés de Rayma, qui montre
fièrement un de ses ouvrages dédicacés, ou plutôt dessinés par la Prix
Nobel allemande.
D'habitude, Rayma peint dans son jardin, mais cela fait plusieurs
semaines que le chevalet est vide. Elle n'a pas le cœur à l'ouvrage : "Peindre exige un certain temps, un suivi et surtout une disponibilité, un état d'esprit, confie-t-elle. En
ce moment, je suis trop préoccupée par les événements politiques, je
suis constamment sollicitée par les nouvelles, d'autant qu'elles
circulent par les réseaux sociaux ou le courrier électronique, les
médias sont verrouillés."
Rayma fait du dessin politique depuis près de vingt ans, elle est journaliste dans l'âme. Le quotidien vénézuélien El Universal
attend sa collaboration tous les jours. A Caracas et en province,
depuis le début de février, la répression des manifestations d'étudiants
et d'opposants tourne à la tragédie. La crise politique se double d'une
crise économique et sociale qui touche tous les Vénézuéliens. Comment
se portent l'humour et l'amour dans ces circonstances dramatiques ?
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