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Violentée

Publié le 03 avril 2014 par Cinephileamateur
Violentée De : Cathy Glass.
Origine : Grande Bretagne.
Genre : Drame.
Date de publication : 2013.
Nombre de pages : 344.
Nombre de chapitres : 35 (dont 1 prologue).
Quatrième de couverture : Une mère d’accueil nous raconte l'histoire poignante et terrifiante d'une enfant brisée par des années d'abus et de souffrances.
Cathy Glass est mère d'accueil depuis vingt ans quand on lui confie Jodie. Cette petite fille d'à peine huit ans a déjà été renvoyée par cinq familles en quelques mois, et Cathy Glass va bientôt comprendre pourquoi. Extrêmement violente envers elle-même comme envers les autres, Jodie à le niveau mental et moteur d'une enfant de quatre ans. Plus inquiétant encore : quand tout va mal, elle se réfugie dans la personnalité d'une fillette de deux ans, ou d'un homme particulièrement cruel...
Quelles horreurs ses parents ont-ils bien pu lui faire subir pour la détruire à ce point ? L’amour et la persévérance l'aideront-ils à s'en sortir ?
"C’était épouvantable, mais j’avais déjà entendu de nombreuses fois des histoires analogues. Néanmoins, j’étais toujours stupéfaite et horrifiée que des gens puissent traiter leurs enfants avec autant d’indifférence, de cruauté, et je plaignais déjà cette pauvre petite fille."
3.5
Violentée
Avant qu'on me conseille de lire "Violentée", je n'avais jamais entendu parler de ce livre. Il faut dire que non seulement je lis peu je le reconnais mais en plus, ce n'est pas spécialement le genre de lecture vers lequel je me dirige de prime abord. Cependant, puisqu'on m'avait prêté ce livre, je décida quand même de tenter l'expérience avec quelques craintes cependant, la couverture ne m'attirant pas non plus des masses...
Au final, j'ai quand même bien fait d'avoir tenté cette expérience car si je n'ai pas eu spécialement de claques, ce sujet ne me parlant pas particulièrement, je n'ai pourtant pas été déçu pour autant. Ce témoignage d'une mère d’accueil est même assez bouleversant. Je suis pas un grand amateur de ce genre d'exercice mais force est de constater que ce récit est malgré tout intéressant dans son contenu et pas spécialement pour les raisons que l'on croit. En effet, avec une tagline qui nous annonce la couleur ("À huit ans, elle a déjà connu l'horreur"), je me disais que c'est l'histoire cette fillette qui va prendre le dessus.
Si c'est bien à travers son histoire que l'on va suivre cette lecture, c'est surtout le fonctionnement de notre système de protection de l'enfance en général qui va être pointé du doigt (ça ne se passe pas en France mais on peut supposer qu'il y à de nombreuses similitudes dans notre pays). Car à travers les atrocités sans nom qu'à pu subir Jodie, notre petite héroïne au caractère bien trempé et aux retards intellectuels, on va pouvoir se rendre compte que tout ceci aurait pu être éviter. A quelques exceptions près, Cathy Glass ne fait pas que dénoncer, elle nous montre aussi quelques jolies rencontres et une passion pour son métier mais elle dresse un bilan sans concession et assez noire de tout un système qu'il serait important de revoir.
Après, il n'y à pas de mystère ni de solutions miracles, c'est surtout des erreurs humaines qui sont à l'origine de ses dysfonctionnements mais en étant trop nombreux, Cathy Glass montre que dans l'intérêt de l'enfant, il serait quand même profitable d'éviter les incalculables intermédiaires et surtout qu'il est de notre devoir moral de ne pas trop tarder avant d'agir. Dans cette dénonciation, tout n'est pourtant pas parfait. En effet, on peut reprocher peut être un certain manque de recul de Cathy Glass qui ne fait que nous retranscrire son journal de bord. On peut aussi reprocher que malgré le cas extrême choisi, elle n'apporte pas vraiment trop de solutions et on à donc du mal à comprendre l'intérêt de l'ouvrage mais le témoignage n'en reste pas moins des plus intéressant.
A côté de ça, on va suivre un bout de vie d'une petite fillette de huit ans dont la vie à été gâché. En essayant de remonter dans son passé, on va vite se rendre compte des atrocités qu'elle à pu vivre. Celle ci sont tellement énorme qu'on pourrait croire à une surenchère. Comment l'être humain peut être capable de telles monstruosités ? C'est tellement monstrueux qu'on peine à y croire et pourtant paradoxalement, même si le journal tourne un peu autour du pot pour éviter de tomber dans la psychanalyse, on devine quand même bien vite ce qui s'est passé dans sa vie. C'est d'ailleurs peut être pour ça au final qu'on se concentre mieux sur les erreurs du système qui clairement aurait pu empêcher ça ou du moins faire en sorte que cela ne dure pas trop longtemps...
La psychanalyse justement, on est un peu obligé pourtant de passer par là. Sous forme de journal, on se retrouve alors dans les pensées de Cathy Glass, dans son analyse de la situation. C'est parfois un peu maladroit je trouve ou un peu facile (elle à clairement le beau rôle même si c'est normal) mais ça vaut aussi le coup de lire pour ça. On voit l'évolution de Jodie, on essaie de ne pas juger ses actes mais plutôt de les comprendre, on tente d'avoir un regard différent et petit à petit on se laisse emporter pour s'intéresser vraiment à son cas et espérer pouvoir l'aider. Son évolution, sa façon de voir le monde, sa façon de s'évader de la réalité etc etc tout ceci reste aussi un aspect intéressant.
Dans ce récit très sombre, il y à fort heureusement quelques lueurs d'espoirs. Un peu pour Jodie certes malgré sa vie qui en sera gâché à tout jamais mais aussi un espoir envers l'être humain. On nous dépeints quelques portraits attachant d'adultes qui veulent quand même se battre pour aider ses différents enfants. Des portraits aussi touchants d'enfants dépassé par la situation mais pourtant compréhensif envers Jodie. La fin ouverte peut être un peu frustrante car on aurait aimé que ça se termine de façon plus dur pour les coupables et peut être un peu moins frustrant pour Jodie. On aurait aimé aussi que ce genre d'histoire puisse faire bouger le système mais la note d'espoir final est quand même là pour nous rappeler qu'il faut rester vigilant et que chacun peut apporter sa pierre à l'édifice pour protéger un enfant car si Jodie n'est pas la première enfant violentée, elle n'est pas non plus la dernière malheureusement.
Quant au livre en lui même, il reste assez simple d'accès. Très facile à lire et à suivre, les mots employés sont très simples afin de pouvoir vraiment rendre compte de la gravité de la situation. On est jamais perdu, juste parfois écœurer de la nature humaine de certains au point que parfois, il faut quand même avoir un certain recul pour ne pas se laisser emporter par ses atrocités tellement immonde qu'on se demande vraiment à chaque instant comment elles ont pu être commise. Coupé en plusieurs chapitre, ce journal de bord est en tout cas très abordable dans son style. C'est même parfois peut être trop léger mais c'est aussi parce que ça reste un témoignage et c'est pas plus mal qu'on évite toute surenchère théâtrale.
Pour résumer, bien que j'avais quelques craintes, je ne regrette pas ma lecture de "Violentée". C'est pas mon style de lecture mais ça reste intéressant même si malheureusement, on regrette que ça devienne un témoignage parmi d'autres qui ne changera pas le cours des choses. Que de tels actes puissent avoir lieu est tellement abominable qu'on peine à y croire et moi même, je dois avouer avoir du mal à en parler. D'une part parce que le sujet me dépasse (fort heureusement je n'ai pas connu ça) mais aussi parce qu'il n'est pas toujours simple d'aller au delà du constat fait par cet ouvrage. J'espère en tout cas qu'un jour de tels actes cesseront et surtout en attendant j'espère qu'un jour le système de protection possèdera moins d'erreur humaine car ce que je retiens malheureusement de tout ce récit, c'est qu'au final, une vie à été gâchée et qu'une enfant va devoir vivre avec ça sans jamais pouvoir s'en remettre...
Violentée


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