R.I.P Frankie Knuckles

Si le nom de Frankie Knuckles ne vous dit rien, c’est que vous avez probablement passé les trente dernières années sur le continent arctique à griller du hareng parmi les inuits. En nous quittant, c’est un peu une page de la musique électronique qui se ferme avec lui. Originaire de New York, le jeune Francis Nicholls s’installe très vite à Chicago où il animera dès la fin des seventies les dancefloor du très prisé club gay, le Warhouse,. Ses sets s’articulent autour d’un mélange détonnant de disco, new-wave, R’n’B que l’artiste mixe grâce à l’utilisation singulière de samplers, prônant un style novateur que tout le monde ne tardera pas à appeler house. Rapidement, le musicien partagera sa passion à d’autres personnalités tel que Derrick May ou Derrick Carter, et dont l’influence ne fera que s’étendre à travers la toute jeune scène électronique des années quatre-vingt. Des pop stars tel que Michael Jackson ou Madonna s’arrachent ses talents de remixeur tandis que la jeune icône n’en finit plus de se réinventer au fil de sorties discographiques toujours plus surprenantes les unes que les autres. En perpétuelle remise en question, le musicien se dessine une carrière admirable et c’est tout un pan musical qui va se réinventer autour de son parcours stylistique à la fois novateur et populaire. Pendant des années ce précurseur écume clubs et festivals, laissant une marque indélébile partout où il passe. On lui diagnostique des problèmes de diabète après un banal accident de ski en 1994, et c’est cette maladie qui l’a emporté le 31 mars dernier. Sa carrière aura été comme sa vie : harder, stronger, better, faster ; et il aura pourtant suffit d’un rien pour que Frankie Knuckles nous quitte, laissant derrière lui une pelleté d’orphelins avec dans les mains un héritage monstre. Adieu l’artiste !