Montpellier : Festival Hybrides 6

Publié le 02 avril 2014 par Idherault.tv @ebola34

Hybrides 6 - Un théâtre ouvert aux rencontres du mercredi 9 au samedi 19 avril 2014

PROGRAMME DU FESTIVAL

MERCREDI 9 AVRIL
18h00
The Black Cat
« Les migrants »
Café Hybrides

Présenté par Julien Bouffier autour du photographe de l’édition 2014 Olivier Jobard

Olivier Jobard nous racontera l’histoire de Kingsley, migrant camerounais lancé dans un long périple vers l’Europe. Rachid Akbal, qui cheminera dans la ville tout au long du festival, échangera sur tous les récits qu’il a collectés de ces nouveaux Ulysse venus de l’Afrique. Benoît Califano, directeur de l’École Supérieure de Journalisme, interviendra sur les enjeux et les questions liés au photojournalisme. Le Skeleton Band nous jouera quelques morceaux de leur nouvel album, quelques jours avant le spectacle qu’ils donneront au Rockstore dans le cadre du festival.

JEUDI 10 AVRIL
18h00
Brasserie Le Dôme
« Les conflits ouvriers »
Café Hybrides

Présenté par Julien Bouffier autour de la question de la représentation du travail

Gérard Mordillat, écrivain, cinéaste, nous parlera de son dernier livre Xenia et de la manière dont la plus grande partie de son œuvre est traversée par l’idée du travail. Hélène Fleckinger (sous réserve), enseignante-chercheuse en cinéma à l’Université Paris 8, spécialiste de la réalisatrice Carole Roussopoulos, nous racontera comment cette figure féministe se servit dans les années 70 de sa caméra pour donner la parole aux ouvriers. Roger Bernat, en duplex de Barcelone, nous confiera comment est née la nécessité de sa dernière création, Numax-Fagor-plus, présentée le 16 et le 17 avril pendant Hybrides.

LUNDI 14 AVRIL
18h00
Diagonal Cinémas
« Rendre compte de l’actualité »
Film War Reporter

Documentaire tunisien d’Amine Boukhris, en présence du réalisateur et d’Edith Bouvier

Au début, Amine filmait « juste la révolution ». Puis, son ami photographe Lucas Mebrouk Dolega est mort à Tunis d’un tir de grenade lacrymogène. « C’est là que j’ai commencé ».
Amine montre des images inédites, fruit de trois ans de travail et de recherche. Lui-même caméraman, il est allé rencontrer plusieurs reporters qui ont couvert les révolutions arabes. Ils lui ont livré leur rushs, ces séquences jamais utilisées par les médias. Et ils se sont livrés, aussi. Entre leurs images de balles perdues et de décombres, les observateurs de la guerre racontent les souvenirs, les insomnies et la passion de la caméra. Grâce à ces hommes incapables d’éteindre leurs caméras, on les accompagne en Tunisie, en Libye, en Egypte, en Palestine et en Syrie. Sur le terrain, on court avec eux, on fume une cigarette avec eux. On pense, avec eux, aux snipers embusqués. « Ce n’est pas un film sur les reporters de guerre, c’est un film avec les reporters de guerre », souligne Amine.
Journaliste, blessée en Syrie, Edith Bouvier est auteur de Chambre avec vue sur la guerre.

DU LUNDIi 14 AU SAMEDI 19 AVRIL
Dès 18h00
Itinérance autour des lieux du festival
Caravel Collective

DU LUNDI 14 AU SAMEDI 19 AVRIL
De 13h00 à 17h00
Bureaux de la Compagnie
Réalisation du journal Empreinte

MERCREDI 16 AVRIL
21h00
Maison pour tous Voltaire
Numax-Fagor-plus
Compagnie Roger Bernat/FFF

Hybrides 6 est une année spéciale Roger Bernat, avec trois propositions différentes !
Roger Bernat, le catalan ?
Vous vous souvenez ? Ce spectacle sur la place de la Comédie où les spectateurs munis de casques audio devaient répondre à des questions qui leur étaient posées en évoluant dans l’espace. Ou ce spectacle où il demandait au public de danser le Sacre du Printemps de Pina Bausch. Ou encore celui où il faisait voter les spectateurs avec une télécommande pour construire une société désirée par chacun.
Roger Bernat invente des dispositifs dans lequel le spectateur interagit. Sans l’intervention du public, le spectacle s’arrête.
Les acteurs, c’est vous.
Il a construit son dernier projet autour du conflit ouvrier chez Numax en deux étapes.
Nous montrerons les deux, RE-présentation : Numax et Numax-Fagor-plus. La seconde sera montrée pour la première fois au public à Montpellier en avant-première du festival bruxellois, le Kunstenfestivaldesarts.
Encore une fois, il nous fait jouer à un jeu qui nous permet d’incarner la parole d’ouvriers en lutte dans une usine barcelonaise en 1979. RE-présentation : Numax s’est construit à partir du film documentaire Numax, présenta (1980) de Joaquim Jordà. En 1979, après deux ans et demi de grèves, de mobilisations et d’autogestion, les ouvriers de l’usine d’électroménager Numax décidèrent de tourner un film avec Joaquim Jordà. Dans ce film sont collectées les discussions des assemblées.
Avec Numax-Fagor-plus, il poursuit ce principe en le mettant en résonnance avec un conflit actuel dans l’usine Fagor. Fagor était l’entreprise la plus florissante d’un projet coopératif incroyable à la dimension d’une ville, Mondragon. La crise financière aura eu la peau de cette utopie.
Toujours aussi délicat avec le public, Roger Bernat nous invite à refaire le film. Cette parole de lutte, que certains voudraient désuète, reprend vie dans la bouche de chacun. Le spectacle réussit le pari de rassembler les individus pour fonder un groupe et l’expérience vécue séparément nous fait exister ensemble.
Qu’est-il possible de demander de plus au théâtre ?
Il est inutile de voir un spectacle pour comprendre l’autre. Nous proposons une version anglaise pour les anglophones et les membres du réseau IETM.

JEUDI 17 AVRIL
18h30
La Chapelle
RE-présentation : Numax
Compagnie Roger Bernat/FFF
20h30
La Chapelle
RE-présentation : Numax
Compagnie Roger Bernat/FFF

Voir Mercredi 16 avril

21h30
Rockstore
La Castagne
Le Skeleton Band

Le Skeleton Band est peut-être le groupe de rock montpelliérain le plus intéressant de sa génération et il sort son nouvel album !! Déjà présent à Hybrides il y a deux ans, gourmand de nouvelles aventures scéniques, il avait montré son BD-concert, Le Cinema Panopticum, et avait participé au spectacle Épreuves, de la compagnie Adesso e sempre, sur les photoreporters. Les musiciens du Skeleton ont beau être jeunes et beaux, leur musique ne sent pas le sable chaud ! Elle sent la bière, le whisky, les cabarets du fond des impasses ou la fête foraine qui aurait mal tourné. Ils aiment la scène et le montrent une nouvelle fois avec la création de ce spectacle tiré de leur nouvel album, La Castagne ! La Castagne, c’est les gueules cassées. Démolies par les crosses ou le mal de vivre. Le Skeleton Band chante ceux qui tombent et qui se relèvent, ou ceux qui tombent et se plaisent à être allongés. Le vernissage de l’album aura des faux-airs de cabaret. Des faux-semblants de rock’n’roll. L’esprit de La Castagne est dans l’acte artistique aussi, c’est l’origine de leur musique, ce blues devenu bastringue à force de cabossage. Alex, Bruno et Salsky JR seront accompagnés pour l’occasion d’autres musiciens et de personnages sortis directement d’une baraque de foire. Plus tout à fait un concert ou plutôt un concert augmenté… De sueurs, de folie et de théâtre ! La Castagne triture la tristesse et démange le ventre. On se surprendrait presque à danser en plein enterrement !

VENDREDI 18 AVRIL
19h00
Palais de Justice
Please, Continue (Hamlet)
Compagnie Yan Duyvendak

Roger Bernat, en duo cette fois, avec Yan Duyvendak. Yan Duyvendak, ce performer suisse est à l’origine d’un des plus beaux souvenirs du festival avec son Made in Paradise à la Chapelle Gély. Ils se sont rencontrés il y a quelques années pendant Hybrides et ont eu l’idée géniale de ce spectacle : demander aux professionnels de la justice de juger un crime de théâtre ! Avec Please, Continue (Hamlet), le réel et la fiction se mêlent insidieusement pour déplacer nos certitudes et nous conduire à faire un pas de côté pour regarder le monde. Dans une banlieue populaire, pendant une fête de mariage, un jeune homme tue le père de sa petite amie. Elle l’accuse de meurtre. Il déclare que c’est un accident… Presque trois ans plus tard, le procès s’ouvre. Vous en êtes les jurés ou simplement les témoins (le tirage au sort le décidera) pour ce procès qui se juge chaque fois avec des avocats différents… Les deux représentations donneront peut-être des verdicts contradictoires.
A vous de juger. La décision de justice dépend-elle de l’humeur du juge ? Du profil des jurés ? De la performance des avocats ? Comment se forge l’intime conviction dans le rituel théâtralisé du procès ? A chaque représentation, le personnel judiciaire recruté sur le lieu du spectacle joue pour de vrai le faux procès d’Hamlet, le héros de Shakespeare à peine revisité, accusé du meurtre de Polonius. Témoignage, expertise, plaidoirie, Please, Continue (Hamlet) met en scène le drôle de spectacle de la justice et le caractère éternellement insaisissable de la vérité.

21h00
Chai du Terral
Lambda
Mœbius

Quel bonheur de retrouver les Mœbius, que nous avions accueillis pour leur premier spectacle mis en scène par Cyril Teste. Ils sortaient alors de l’École Nationale Supérieure Art Dramatique de Montpellier. Depuis, ils ont décidé de travailler en collectif et de chercher ensemble une écriture commune. L’année dernière, Impatience, festival du théâtre émergent, organisé par le 104, Télérama et le Théâtre du Rond-Point à Paris, sélectionnait Lambda parmi plus de trois cents candidatures.
Comme un écho à leur identité et aux problématiques de leur génération, Lambda raconte l’histoire intime d’individus perdus dans un groupe : la société. Comme eux, ils ont plus ou moins la trentaine, de milieux divers, « normaux », ils sont à des moments différents de leurs vies professionnelles et personnelles. En commun, une certaine solitude et le besoin du contact, de l’expérience de l’autre. Électrons libres et désœuvrés, leurs vies se croisent comme on se croise dans la rue : sans promesses. Mais dans l’intervalle fugitif de ces rencontres, quelque chose d’essentiel se joue pour chacun d’eux. Qu’ils en soient ou non conscients, ils vivent dans le sentiment d’un monde qui les dépasse, trop vaste, trop multiple pour s’y forger une identité solide. Un récit de la normalité malade. Où la réalité prend peu à peu l’allure d’une fiction, et la fiction l’allure d’un rêve, ou d’un cauchemar.

21h00
Théâtre de Grammont
Warm
Compagnie Rictus

La venue de David Bobee à Montpellier est un événement. Fraîchement nommé à la direction du Centre Dramatique National de Rouen, son travail n’a encore jamais été montré ici. Révélé il y a une dizaine d’années par des spectacles mêlant réel et onirisme, David Bobee retrouve aujourd’hui Ronan Chéneau, l’auteur de ses premières créations. Warm est très représentatif de son travail, associant l’écriture à la pratique circassienne qu’il développe depuis de nombreuses années et qui marque son identité. David Bobee interroge inlassablement le langage des corps, ce qu’ils expriment par le mouvement ou la parole. Ici, deux hommes en équilibre précaire, et l’obsession de la voix d’une femme. Tenir malgré… le trouble, la chaleur, la lumière, la sueur. Tenir, à deux, jusqu’au bout face au désir… et peut-être au-delà. C’est ce que racontent David Bobee et Ronan Chéneau dans cette performance acrobatique écrite pour Wilmer Marquez, porteur, et Edward Alemand, voltigeur. Pris entre deux murs de projecteurs. Très vite la température, à l’image du désir évoqué, monte dans la salle et atteint les 45°C sur le plateau ! L’ennemi des acrobates peau à peau se fait sentir : la transpiration. La sueur perle et goutte par les pores de la peau, rendant tout porté impossible. Le réel de la représentation empêche les acrobates de développer leur pratique. Le public assiste alors à leur résistance face aux injonctions du désir et de la chaleur.

22h00
Théâtre de Grammont
L’enfant pleurait
La Faction

Vanessa Liautey a décidé avec sa compagnie de mettre en scène des figures de femmes écorchées par la vie. Aux antipodes de la sensuelle petite sœur de Marilyn dans Forget Marilyn, elle incarne, ici, une femme qui jette son enfant par la fenêtre. Seule sur scène, elle raconte sa vie de femme/mère, son enfant, son crime, elle tente de retrouver les sensations de son corps qui a muté, son corps meurtri et son corps assassin. Sans indulgence.
« Regardons les choses en face. Nous allons parler d’un meurtre, le pire qui soit, celui qui prive l’enfant de la vie. Notre sentence collective se veut sans appel : ces parents-là sont des monstres, ils ne méritent aucune clémence. Nous voulons vous inviter à déposer ces pensées le temps du spectacle. Une forme de pause qui pourrait avoir comme principe, puisque ces actes sont inimaginables, que « nous ne pouvons pas nous les représenter », c’est qu’il y a en eux une part profonde qui nous échappe. »
A partir de la bande déssinée Crash-Text de Ponchard et Squarzoni et se nourrissant de nombreux faits divers, Vanessa Liautey nous délivre un spectacle uppercut qui ne ménage personne. La puissance du spectacle nous ébranle dans nos certitudes.

SAMEDI 19 AVRIL
19h00
Théâtre de Grammont
L’enfant pleurait
La Faction

20h30
Théâtre de Grammont
Please, Continue (Hamlet)
Compagnie Yan Duyvendak

21h00
Chai du Terral
Lambda
Mœbius

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Lieux
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Ouverture du bureau de location du lundi au vendredi de 12h à 18h
Hall du théâtre des 13 vents, Domaine de Grammont, Montpellier
La billetterie sera ouverte dans le hall du théâtre le samedi 19 avril de 12h à 18h
Délais de règlement des réservations. Vous pouvez réserver à tout moment. Les réservations individuelles non réglées 48h avant la représentation ne seront assurées que dans la mesure des places disponibles.