La musique est l’un des déclencheurs fondamentaux de mon écriture : un morceau en boucle, et mon esprit commence à plaquer des images, raconter une histoire. Cadaver Sancti a dû naître d’un enregistrement par erreur d’une chanson des Sex Pistols sur une vieille cassette audio d’Era. Du punk au milieu des chants grégoriens … Cet acte blasphématoire inconscient résulte probablement des séquelles d’une expérience malheureuse dans une école catholique (malheureuse pour mes enseignants… pas pour moi) et d’un je-t-aime-moi-non-plus chronique avec la religion. En tout cas, du jour au lendemain, je me suis retrouvée avec un prêtre et une punk qui marchaient dans mon ombre et j’ai vite su que je ne m’en débarrasserai pas facilement.
Cadaver Sancti est le premier roman où ils sévissent (mais pas le dernier), pour prendre en chasse un tueur en série fasciné par les saintes martyres et qui jette des cadavres fraîchement tatoués dans la Mystic River, à Boston.
Du coup, j’ai posé mes valises dans cette ville de la côte Est des Etats-Unis et frappé aux portes, aussi bien celles du bureau de la Police d’Etat du Massachusetts, où travaille mon héroïne, que celles des églises et des salons de tatouage (qui ne sont pas les endroits où j’ai le plus risqué ma peau).
Des mois de prises de notes donc, des marches en solitaire, bien qu’un écrivain ne soit jamais seul dans sa tête, pour aboutir à la conception non immaculée de Cadaver Sancti et de ses petits frères. Ils ont chacun trois doigts de religion, trois doigts de thriller, trois doigts d’humour et un doigt de réflexion sociétale. Reste à savoir si la mayonnaise va prendre : c’est à vous, lecteurs, qui êtes les critiques culinaires, de donner votre verdict.