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Dernier hôtel de Sylva Miura

Publié le 01 avril 2014 par Rambalh @Rambalh
Dernier hôtel de Sylva MiuraNombre de pages : 171 pages
Date de parution : février 2013
Fiche du Livre
Quatrième de couverture
Un hospice. De vieilles personnes abandonnées, esseulées, sans défense. Une directrice sans foi ni loi. La scène est posée, les pions sont placés, le drame peut commencer au travers du regard d’un vieil homme qui découvre cet univers pour la première fois. Mais comme dans chaque partie, il y a les tricheurs, les doubles jeux, les alliances interdites.
Et la mort ou la trahison sont autant de moyens pour parvenir à ses fins. Arrive le commissaire Corte. A lui de discerner le vrai du faux et de confondre le meurtrier dans ce lieu en apparence
tranquille devenu le théâtre d’un crime qui aurait pu passer inaperçu.
Le commissaire Corte mettra à jour de curieuses pratiques hospitalières et une lugubre histoire de famille au cours d’une enquête où l’action prendra peu à peu la place de l’émotion et du rire.
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Avis de JacanaMaître Ligot, un avocat à l’automne de sa vie, se retrouve contraint de vivre dans un hospice après avoir été abandonné par sa famille. Le lieu qu’il découvre est le théâtre de sombres événements. Ligot apprend rapidement toute l’histoire de la bouche de ses nouveaux amis, qui le mettent en garde contre la directrice, une femme prête à tout pour mater les éléments perturbateurs. Le lendemain, la découverte du corps sans vie de l’un d’eux soulève quelques interrogations. La mort de ce vieillard aurait pu, comme bien souvent en pareil cas, paraître anodine, mais un médecin zélé et quelques étranges indices vont amener le commissaire Corte à mener son enquête sur les pratiques scandaleuse de l’établissement. Ce dernier va peu à peu déterrer un secret familial de taille, qui va précipiter plusieurs tragédies.
L’histoire en elle-même est plutôt cohérente, mais malheureusement trop décousue à mon goût. Il manque des détails pour organiser chronologiquement les événements, ce qui laisse presque penser que tout se passe en deux ou trois jours, alors que l’on apprend soudain que l’affaire stagnait en fait depuis déjà plusieurs jours, ce qui est très perturbant. Je peux faire la même remarque par rapport à la situation géographique des personnages. Certes, il y a des descriptions des lieux eux-mêmes, mais très souvent, je me suis retrouvée un peu perdue, pouvant m’imaginer tel ou tel lieu, mais sans pour autant comprendre qui s’y rendait, ni comment.
J’ajouterai que le dénouement de l’enquête manque un peu de crédibilité : la plupart des indices apparaissent « comme par magie », il n’y a pas (ou peu) d’obstacles sur le chemin des enquêteurs, tous les personnages coopèrent au bout d’une phrase ou deux, le commissaire se rend de lieu en lieu sans que rien n’indique comment il est parvenu à découvrir qu’il devait y aller. Même l’explication finale fait apparaître des indices que Corte a obtenu on ne sait trop comment et dont le lecteur ignorait totalement l’existence…
Au fil de ma lecture, je me suis souvent sentie perdue en raison du manque d’ancrage spatial et temporel et la focalisation de la narration m’a également un peu troublée. Au début de l’histoire, la narration se centre sur Maître Ligot, on le suit durant quelques chapitres, de son quotidien dans son travail au barreau à ses premiers jours dans l’hospice, puis soudainement, à l’arrivée du Commissaire Corte, l’auteur se désintéresse complètement de Ligot, dont on n’entendra plus parler jusqu’à la fin, pour se concentrer uniquement sur l’affaire de Corte. Il n’y a même pas une sorte de « passage de flambeau » entre les deux protagonistes et je me suis surprise à devoir relire un passage entier pour être sûre de ne pas les avoir confondus. Il s’est finalement avéré que j’avais raison : le passage en question manque simplement de clarté. Manque de clarté qui est accentué lors des dialogues, où trop souvent le nom de l’orateur est absent et où le contexte n’est pas suffisamment clair pour le deviner.
La disparition soudaine de Ligot dans la narration n’a pas seulement affecté la compréhension et la fluidité de ma lecture, elle m’a aussi profondément attristée, car l’histoire perdait le seul personnage dont on connaissait une partie du passé. En effet, la plupart des protagonistes ne font qu’apparaître brièvement sur quelques pages et même ceux qui sont propulsés aux rôles principaux ne sont que maigrement décrits et m’ont semblés bien plats comparés à Maître Ligot, que je commençais à apprécier. Le Commissaire Corte, qui est pourtant au centre des deux derniers tiers de l’histoire, est si peu décrit que je n’ai jamais pu me le représenter.
En ce qui concerne la plume de l’auteur, j’ai été surprise par le manque de cohérence entre la formation des phrases, qui sont plutôt basiques et le choix d’un vocabulaire beaucoup trop poussé, qui sonne faux. Ce déséquilibre rend la lecture laborieuse et là encore, il m’est arrivé de devoir relire de nombreux passages pour les comprendre, ce qui normalement ne devrait pas se produire avec une plume fluide. Il y a aussi un véritable décalage lorsque les personnages s’expriment, en effet, certaines explications sont tellement logiques et simples, qu’il paraît inconcevable que des professionnels du crime se parlent entre eux de la sorte. J’ai aussi déploré l’utilisation de nombreuses collocations qui ne fonctionnent tout simplement pas.
Pour conclure, j’ai été un peu déçue du tournant qu’a pris l’histoire dès la découverte du corps et du changement de narrateur. Corte et ses hommes mènent leur enquête en dehors des murs de l’hospice, et c’est d’après moi, dès ce moment-là que l’intérêt se perd. J’ai beaucoup apprécié le début, découvrir Ligot et sa nouvelle vie ; je commençais à m’y attacher et à être touchée par son parcours. J’ai été triste de le voir mis au rebut, pour faire place à une toute nouvelle histoire qui m’a laissée plutôt froide. C’est dommage, parce que l’idée était là, les sentiments commençaient gentiment à se mettre en place, on voyait déjà Maître Ligot reprendre du service et mener l’enquête auprès de Corte mais, malheureusement, l’apparition de ce dernier aux dépens de Ligot m’a déçue. Le dénouement final, bien qu’en soi très recherché et impossible à découvrir, ne m’a pas convaincue, à cause du manque d’indices laissés au lecteur, qui n’avait donc aucune chance de mener l’enquête de son côté. Ce qui est dommage pour un dénouement pourtant logique et bien ficelé.
Je remercie les Éditions Chloé des Lys ainsi que le forum Accros & Mordus de m’avoir fait connaître ce livre.
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