de Kim Sôngjong
Éditions ACTES SUD
Dans un pays (la Corée du Sud) qui ne fait pas réellement la distinction entre littérature et littérature populaire, le roman policier, peut-être parce qu'il est peu répandu, est un terrain propice à l'exploration de thématiques audacieuses et au dépassement de frontières impossible aux autres genres. Ainsi du "Dernier Témoin", qui se permet d'aborder la question des ravages de la guerre civile de la façon la plus frontale (viols, enfermements abusifs, maltraitances), à un moment où la censure interdisait pratiquement d'évoquer le sujet. Pour autant, c'est bien d'un polar qu'il s'agit d'abord, d'une enquête que le lecteur suit étape par étape, de façon pointilliste, à travers les yeux d'un inspecteur humain, trop humain.