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[anthologie permanente] Alejandra Pizarnik

Par Florence Trocmé

Ypsilon éditeur continue son magnifique travail d’édition de l’œuvre d’Alejandra Pizarnik. Après l’Enfer Musical, Le Cahier Jaune, Extraction de la pierre de folie, La Comtesse sanglante, Les Travaux et les nuits, voici Arbre de Diane, préface d'Octavio Paz et traduit par Jacques Ancet comme tous les livres précédents parus en 2012 et 2013.  
 
 
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C’est fermer les yeux et jurer de ne pas les ouvrir. Tandis qu’au-dehors ils se nourriront d’horloges et de fleurs nées de la ruse. Mais, les yeux fermés et une souffrance trop grande en vérité nous jouons des miroirs jusqu’à ce que les paroles oubliées résonnent magiquement.  
 
 
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Zone de fléaux où la dormeuse mange 
   lentement 
son cœur de minuit. 
 
 
33 
Un jour 
   un jour peut-être 
je m’en irai sans reste 
   je m’en irai comme qui s’en va 
 
 
À Ester Singer 
 
 
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La petite voyageuse 
mourait en expliquant sa mort 
 
de sages animaux nostalgiques 
visitaient la chaleur de son corps 
 
 
35 
vie, oh ma vie, laisse-toi tomber, laisse-toi souffrir, ma vie, laisse-toi envelopper de feu, de silence ingénu, de pierres vertes dans la maison 
de la nuit, laisse-toi tomber et souffrir, oh ma vie.  
 
 
36 
dans la cage du temps 
la dormeuse regarde ses yeux seuls 
 
le vent lui apporte 
ténue la réponse des feuilles 
 
 
37 
par-delà toute zone interdite 
il y a un miroir pour notre triste transparence 
 
 
Alejandra Pizarnik, Arbre de Diane, traduction Jacques Ancet, Ypsilon.éditeur, 2014, pp. 43-49.  
 
Alejandra Pizarnik dans Poezibao :  
Bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, extrait 3, extrait 4, Journaux 1959-1971), ext. 5, « Jeu tabou », ext. 6, ext. 7


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