Volontairement embrouillé, ce court roman lance plusieurs lignes narratives qui se croisent sans vraiment se rejoindre significativement. Au départ, ça surprend. Mais finalement, on arrive à peu près à retrouver, d’un chapitre à l’autre, à trouver les liens entre les personnages. Les personnages n’ont aucune pitié envers la religion, à commencer par Anthime qui n’hésite pas à caillasser une malheureuse statue de la vierge. Les bigotes sont promptes à croire la rueur d’un enlèvement du pape dont le siège aurait été usurpée et c’est risible la facilité avec laquelle l’escroquerie de la croisade se répand.
C’est aussi une histoire de famille qui se tisse autour de Lafcadio, le fils de l’ombre, celui qui est toujours un peu en dehors, en recherche de liberté. Il a au départ quelque chose d’attachant, le fils que l’on paye pour qu’il ne cherche pas à révéler son identité. Il devient inquiétant par ses liens avec les escrocs. Puis il devient glaçant lorsqu’il décide d’assassiner un homme, comme ça, juste en acte gratuit, sans être inquiété une seule seconde. Difficile de comprendre réellement ce personnage.
Au final, je n’ai pas passé un désagréable moment avec ce roman, même si je n’en retire pas grand-chose. Elle comporte beaucoup d’ironie, d’humour, des personnages assez piquants et ne fait pas de cadeaux. Reste qu’il s’agit davantage d’une farce que d’un roman à proprement parler.
La note de Mélu:
Pas désagréable mais pas d’un intérêt transcendant.
Un mot sur l’auteur: André Gide (1869-1951) est un auteur français lauréat du prix Nobel de littérature.