Ce premier volet invite à suivre un berger religieux et son fils qui se rendent à Jérusalem lors des sacrifices de Pessach afin d’honorer la mémoire de la défunte mère de famille. À travers ce récit qui se déroule aux alentours de l’an 0, à l’époque des persécutions des juifs par les Romains, Sfar livre une réflexion intéressante et amusante sur la religion en général et sur les traditions judaïques en particulier. Malgré l’époque ancienne, les problèmes abordés sont finalement assez contemporains. L’utilisation d’un vocabulaire moderne et de dialogues remplis d’humour insuffle non seulement beaucoup de légèreté à l’ensemble, mais contribue également à cette impression d’intemporalité qui se dégage du récit.
Visuellement, le découpage en gaufrier de six cases par page ne réserve que peu de surprises, mais le dessin d’Emmanuel Guibert sert parfaitement l’histoire, notamment grâce à une colorisation qui insuffle un brin de poésie à ce conte.