Caravan #5:
Pye Hastings: chant, guitare
Richard Coughlan: batterie
Geoff Richardson: violon, guitare
Mike Wedgewood: chant, basse
Jan Schelhaas: claviers
Le départ de David Sinclair laisse présager quelques nuages noirs dans le futur et l'avenir donnera raison aux pessimistes.
Pourtant, Caravan semble avoir trouvé un second souffle depuis les deux derniers albums et une nouvelle base de fans les porte aux nues.
En plus, son remplaçant est loin d'être un manche.
Jan Schelhaas, originaire de Liverpool, est un habitué de la scène de Canterbury, ayant joué dans quelques groupes obscurs comme le National Head Band qui a publié un unique album en 1971.
Il a ensuite rejoint Gary Moore pour son premier album solo en 1973.
Bref, malgré le départ d'un membre fondateur, Caravan va tout faire pour continuer sur la lancée de "Cunning Stunts" qui les avait amené dans le Top 50 anglais.
En avril 1976, le groupe publie "Blind Dog At St. Dunstans" (#53 UK), produit par David Hitchcock.
Here am I (Pye Hastings)
Chiefs and indians (Mike Wedgewood)
A very smelly, grubby little oik (Pye Hastings)
Bobbing wide (Pye Hastings)
Come on back (Pye Hastings)
Oik-reprise (Pye Hastings)
Jack and Jill (Pye Hastings)
Can you hear me? (Pye Hastings)
All the way (Pye Hastings)
Musicien additionnel:
Jimmy Hastings: flûte, saxos
Un album qui a reçu énormément de mauvaises critiques.
Pourtant cet album est loin d'être mauvais. Pour moi il est le dernier grand album de Caravan des seventies, et s'il rata le Top 50, ce fut de très peu.
Il fut également le dernier album de Caravan à se classer dans les charts britanniques.
Oui c'est vrai, on se dirige vers une musique plus légère, plus commerciale, plus pop et plus dansante.
Cela vient certainement du fait que Pye Hastings se retrouve à nouveau l'un des seuls compositeurs talentueux encore présent au sein du groupe et qu'il n'a jamais caché son inclination à devenir une star de la pop anglaise.
Oui c'est vrai, cet album annonce une période sombre pour le groupe qui va tenter de s'éloigner du rock progressif jazzy qui avait fait leur charme, pour une pop plus moderne, cherchant désespéremment le hit qui les élude.
Poussés dans ce sens par leur maison de disques, le groupe va tenter le forcing dès l'album suivant et les fans purs et durs de Caravan vont avoir de la peine à accepter cette démarche.
Oui, ce désir de succès à tout prix, quitte à sacrifier l'esprit même du groupe peut-être frustrant pour un fan.
Il a mené beaucoup de grands groupes de prog rock droit dans le mur. Les meilleurs exemples furent Gentle Giant, Emerson, Lake & Palmer ou encore Renaissance avec des albums carrément catastrophiques (Civilian, Love Beach, Time-Line) qui amèneront la séparation de ces groupes.
Certains ont réussi à survivre (et à survivre aux années 80) plus ou moins bien tels Jethro Tull ou Uriah Heep, tout en laissant derrière eux, quelques casseroles difficiles à assumer (Under Wraps et Abominog par exemple).
D'autres groupes au contraire, subirent un changement radical qui eu comme effet un renouvellement complet de leur public et qui connurent un plus grand succès durant les années 80 que par le passé (Genesis et Yes).
Caravan, malheureusement, tomberont dans la première catégorie.
Et si cela ne suffisait pas, l'excellent Mike Wedgewood quitte Caravan à son tour, remplacé par un inconnu: Dek Messecar.
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Petite explication au sujet du titre "Chien aveugle à St Dunstans".
St. Dunstan était un archevèque de Canterbury et le saint-patron des aveugles.
Un jour, devant le spectacle de deux chiens en train de copuler, un enfant demanda au célèbre auteur de pièces de théâtre anglais Noel Coward pourquoi ils faisaient ça?
Coward répondit que le premier était aveugle et que le 2e le poussait jusque vers St. Dunstan.
© Pascal Schlaefli
Urba City
1 Avril 2014
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