Les soi-disants experts, les "politologues" de salon qui ont tous leurs couverts avec rond de serviette dans toutes les rédactions des grands médias nous l'assurent depuis dimanche soir, il serait toujours difficile de savoir quel message exact les Français ont vraiment voulu envoyé lors du scrutin municipal. Certains sont même allés jusqu'à estimer que les électeurs avaient sanctionné le président et son gouvernement parce qu'ils n'allaient pas assez vite dans les réformes libérales ! Bref, soit ils sont aveugles, soit ils sont de mauvaise foi, ou bien les deux en même temps, mais toujours est-il que le message était bel et bien clair et qu'il va à l'encontre de la doxa médiatique que dispense ces oracles tous les soirs.
Le parti socialiste s'est pris une claque mémorable parce que sa politique n'est pas assez à gauche ! Voilà, c'est pourtant pas compliqué à comprendre, mais quand vous avez une part importante de l'électorat de gauche qui choisi de s'abstenir au premier, puis au second tour, quand les reports du second tour vers les candidats socialistes ne se sont jamais aussi mal fait lors d'un scrutin municipal, il n'y a pas à tergiverser, c'est bien la gauche qui a mis une claque au président Hollande. Alors oui, mécaniquement cela entraîne une victoire de la droite et une montée du Front National, mais qu'ils ne s'y trompent pas, ce n'est qu'une victoire à la Pyrrhus. Marine Le Pen, Jean-François Copé et consorts n'y sont pour rien, ils n'ont rien gagné, c'est la gauche qui a perdu, parce que justement, elle n'est plus de gauche.
Devant un tel champ de ruine, un tel désastre électoral, on pourrait se dire que le président va s'adresser à cet électorat qui lui a fait défaut, qui se sent trahi. On aurait pu penser qu'il allait tenter de le rassurer, ce peuple de gauche qui l'a fait roi ! Eh bien non figurez-vous ! Le suzerain est est vexé ! Il s'est pris une claque électorale dans la tronche, mais il ne va pas se laisser faire par ces gauchistes qui ne veulent pas de sa politique de droite. Il va leur montrer qui c'est Raoul à ce ramassis de feignants et de fonctionnaires (je sais, dans la bouche des gens de droite et de certains socialistes, c'est une redondance), parce que quand onle cherche, lui François Hollande, il discute plus, il éparpille dans Paris façon puzzle.
Les gauchos l'ont boudé ? C'est pas grave, il va leur envoyé Manuel Valls ! Une bonne droite dans la figure, comme ça avec celle qu'ils se prennent depuis deux ans, ça fera la paire ! Non mais ! C'est que le Valls, attention, c'est une pointure, même la droite trouve qu'il est bien, c'est dire ! Les 35 heures ? Faut les réformer ! Les Roms ? Ils n'ont pas vocation à rester en France, renvoyons les en Roumanie ! La retraite à 60 ans ? Les Français doivent comprendre qu'il est impossible d'y revenir ! Le PS ? Il doit changer de nom, socialiste ça fait ringard !
S'il y a encore des électeurs de gauche dans ce pays, des vrais, de ceux qui pensent que la réduction du temps de travail est un progrès social, que la France est et doit rester une terre d'accueil, que la retraite à 60 ans c'est possible si on répartit les richesses autrement, et enfin que le mot socialiste a une véritable signification politique dans le monde d'aujourd'hui, ceux là donc ne doivent plus se faire d'illusions. François Hollande s'est servi d'eux pour accéder au pouvoir, mais en fait il les déteste et aujourd'hui, il vient de leur déclarer la guerre !