Quincy Jones Big Band
Paris. Alhambra. 5 mars et 2 avril 1960. INA et ORTF.
Diffusé sur Mezzo avec l'INA le jeudi 3 avril 2014 à 20h30
DVD en vente libre
1ère partie: 5 mars 1960. 26mn.
Voici Quincy Jones jeune et beau comme un Dieu, en concert à Paris avec son grand orchestre. Dans la section rythmique figure une guitare électrique comme chez son Maître Count Basie (écoutez Frank Sinatra " Live at the Sand's " enregistré en concert à Las Vegas en 1966 accompagné par l'orchestre de Count Basie dirigé par Quincy Jones. La Cadillac Eldorado avec chauffeur). Quelle machine à Swing! Quincy Jones transforma Michael Jackson en King of Pop environ 20 ans plus tard mais il savait déjà faire danser en 1960. Nous sommes à Paris. La pianiste joue sur un Pleyel.
" Moanin' " d'Art Blakey en grand orchestre, ça le fait. Une femme au trombone. Serait-ce Melba Liston, qui écrivait les arrangements dans le grand orchestre de Dizzy Gillespie lorsque Quincy Jones y était trompettiste? Ca c'est du Jazz, nom de Zeus! Clark Terry prend un solo au bugle. Sur cet instrument, Miles Davis le reconnaissait comme son Maître. Du velours. La séance est en studio. Il n'y a pas de public pour applaudir mais même derrière mon écran, 54 ans après, j'ai envie de le faire.
Une ballade somptueuse pour suivre. " The Gipsy " avec Phil Woods au saxophone alto. Parkerien en diable évidemment mais en moins âpre. L'orchestre lui déroule le tapis rouge. Il n'a plus qu'à marcher dessus, tranquillement, sans ôter sa casquette.
L'orchestre repart à bloc. Un standard dont le titre m'échappe. Un trompettiste prend un solo à la Dizzy Gillespie: joues gonflées, trompette vers le haut.
Un morceau groovy. Clark Terry joue un solo de trompette bouchée. C'est chaud, sensuel tout comme le solo de contrebasse au milieu de la rythmique. Clark Terry reprend au bugle. Plus relax, plus sensuel, ça n'existe pas. Lecteurs prudents, cachez vos filles et vos femmes! Un solo de trombone bouché. Si sexy... Puis un autre. Ca dialogue. Solo de Phil Woods porté par l'orchestre. La classe, forcément la classe. La pianiste reprend la main, bluesy à souhait. Clark terry reprend sa plainte à la trompette bouchée. Il en susurre de douces choses, lectrices exquises.
Un standard sur tempo rapide. Le titre m'échappe encore, par Apollon! Un trompettiste arbore les mêmes lunettes et le même bouc que Dizzy Gillespie en plus de son style de jeu. Le batteur est le moteur de cette machine à Swing.
2e partie: 2 avril 1960. 10mn.
Ca commence par un solo de flûte. James Moody le jouait avec Dizzy Gillespie. Nom de Zeus, que ça swingue! Solo princier du sax baryton qui joue avec une toque d'astrakan sur la tête pour se garder les idées au chaud. Retour au solo de flûte poussé par la contrebasse et la batterie, relayé par l'orchestre. C'est fondant comme une glace vanille bourbon. Tiens, les trompettistes font du wah wah avec leurs sourdines comme 30 ans auparavant. Solo de cor. Ce mélange entre tradition et sophistication, toujours efficace, c'est Quincy Jones. Le cor n'est pas joué comme dans les orchestres philarmoniques. Le Wiener et le Berliner Philarmoniker ne savent pas sonner bluesy comme ça.
Une ballade. Clark Terry au bugle. Lui comme diamant, l'orchestre comme écrin. Somptueux, forcément somptueux.
Retour au morceau groovy de la première partie. Ca assure grave, donne envie de marcher en se déhanchant. Le piano impulse et l'orchestre trace sa route. Chouette solo de trompette bouchée par l'admirateur de Dizzy Gillespie. Solo de flûte avec l'orchestre en sourdine mais toujours bien présent.
Bref, vous l'aurez compris, lectrices raffinées, lecteurs esthètes, le Quincy Jones Big Band à Paris en 1960 était et reste une quintessence de swing et de sensualité. Indispensable.
Lectrices raffinées, lecteurs esthètes, voici, extrait de ce programme, le Grand Orchestre de Quincy Jones jouant " The Gipsy ". Admirez Phil Woods en solo à la casquette et au saxophone alto. Rien à ajouter.