(RCA Victor)
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S’il faut présenter Mø, la première chose à dire c’est que la jeune femme n’aime pas perdre de temps. A peine les présentations débutées courant 2013 que le premier album est déjà sur la table début 2014. Pour les retardataires qui ne seraient pas tombés sur la pop de madame et les titres Pilgrim ou Maiden, il faut savoir que MØ s’appelle Karen Marie Ørsted, a 25 ans, et vient tout droit du Danemark comme son patronyme l’indique. Karen aime la pop, les Spice Girls, le rap et s’est très rapidement vu comparée, vocalement ou dans le style, à des Lykke Li, Grimes et autres Purity Ring, rien que ça.
Avec un tel bagage auquel on peut ajouter un premier EP Bikini Daze et une collaboration avec Diplo, c’est peu dire que No Mythologies To Follow est un objet pop à scruter de près.
Mais première remarque – qui explique aussi la rapidité avec laquelle est sortie ce disque – NMTF est en fait une sorte de best of de tout les premiers titres publiés par MØ. Sur les douze morceaux que contient la version de départ (la deluxe en compte 20…), la très grande majorité est déjà connue par ceux qui suivent la petite blonde depuis l’an passé. Il est vite établi que cet opus, c’est tout d’abord aux néophytes qu’il s’adresse, représentant une sorte de CV pour le grand public.
Parce que c’est évidemment dans le but d’exploser en haut de l’affiche que sort l’album, la maison de disque et Karen Marie ayant bien senti qu’il y avait quelque chose à exploiter dans cette pop moitié électronique, moitié R&B, comme les scandinaves savent si bien la faire (coucou Quadron).
Le petit bonus, c’est qu’en plus d’y ajouter la qualité, MØ a ce petit truc en plus pour créer des tubes assez universels, de Maiden à XXX 88 en passant par le single Don’t Wanna Dance. De quoi s’assurer une certaine exposition.
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MØ – Don’t Wanna Dance
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Avec son producteur attitré Ronni Vindahl, la danoise propose la palette complète de la parfaite chanteuse pop alternative. Il y a bien du Lykke Li en elle mais l’affiliation la plus logique et naturelle est sans doute avec l’australienne Sia. C’est vocalement très proche, à la recherche d’un peu d’originalité « girly » et surtout dans un style 4×4 qui donne l’impression qu’elle peut évoluer dans n’importe quel genre. Une qualité autant qu’un défaut chez Sia, tout comme chez MØ.
A force d’aller dans tout les sens et de vouloir démontrer l’éventail de ses possibilités, elle en oublie de trouver un dénominateur commun, donnant l’impression d’offrir une compilation de morceaux plutôt qu’un véritable album à l’homogénéité recherchée. Pas illogique puisqu’il s’agit, comme dit plus haut, de l’addition des titres qui ont jalonné son parcours jusqu’ici.
Ce petit défaut se fait ressentir au fur et à mesure que les minutes s’égrènent. Il y a de la qualité à chaque fois, il se dégage quelque chose d’intéressant mais dans un esprit « track by track » et non dans l’enchainement. Pas impossible du coup de sortir de l’écoute attentive pour n’y prêter qu’une oreille lointaine. Ce qui n’est pas non plus rédhibitoire puisque ça s’écoute assez facilement et sans prise de tête. Des morceaux comme XXX 88, Walk This Way, Fire Rides ou Pilgrim sont des bons moments parmi d’autres et permettent de remettre le pied à l’étrier dès que ça retombe un peu.
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MØ – XXX 88 (prod by Diplo)
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MØ – Walk This Way
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En jouant un peu moins la carte de la facilité et en s’entourant de gros producteurs aux bonnes intentions, MØ a tout pour devenir une artiste à grande échelle. L’étape du premier album et des présentations faites, Karen n’a plus qu’à très vite confirmer les promesses entrevues ici. Ce n’est d’ailleurs pas un pari trop risqué que de l’imaginer apparaître dans un futur proche sur les projets de gros noms américains (ou européens). Il faut juste espérer que ce ne soit pas David Guetta comme l’avait fait Sia…
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Tracklist: 1. Fire Rides
2. Maiden
3. Never Wanna Know
4. Red in the Grey
5. Pilgrim
6. Don't Wanna Dance
7. Waste of Time
8. Dust is Gone
9. XXX 88 (feat. Diplo)
10. Walk This Way
11. Slow Love
12. Glass
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