Heureux propriétaire depuis peu, et bénéficiant d’un petit lopin de terre, j’ai décidé de réaliser un vieux rêve : élever des poules ! Je me suis renseigné et c’est finalement un véritable casse-tête.
Combien de poules ? Certains préconisent trois mais je voulais limiter la casse en ne prenant que deux cocottes.
Quelle race choisir ? Certes il y a moyen de récupérer des poules facilement un peu partout mais de quelle souche s’agit-il au juste ? Et quand on voit la perte de biodiversité chez les gallinacées, qui plus est au pays gaulois dont le nom même viendrait de gallo (le coq), j’ai eu envie de m’intéresser aux réseaux qui, tel Kokopelli pour les semences anciennes, « élèvent la biodiversité animale ». D’ailleurs je suis devenu adhérent de l’association F.E.R.M.E. lors du salon Primevère.
Des poules pour les œufs ou des poules pour la chair ? Ou les deux ? Là je n’ai pas tranché sachant que j’appréhende évidemment le jour où il faudra en passer une à la casserole…
Et l’enclos ? Portatif, rigide, avec une rampe ? Tout est possible et en plus, cela dépend de la race que l’on choisit. Bref, je suis pas sorti de l’auberge du poulailler.Heureusement, ce nœud gordien va bientôt être tranché… par la France. Bon ce n’est évidemment pas une très bonne nouvelle et décidément, tout est fait pour nous rendre de moins en moins autonome. Après le purin d’ortie et les graines traditionnelles, ce sont nos animaux de basse-cour qui risquent de faire les frais des mesures hygiénistes.
Le détonateur ?
Depuis des années, l’Organisation Mondiale de la Santé alerte sur le risque de pandémie liée à une recrudescence de grippe aviaire. Souvenez-vous. En 2004 une souche de virus H5N1 provoque à la fois la panique et les fous rires. Les autorités nous sommaient de ne pas nous approcher des oiseaux sauvages. Tout cela était assez cocasse dans la mesure où l’on pense aujourd’hui que ce virus est devenu transmissible à l’homme à cause des élevages industriels asiatiques, bref de l’univers concentrationnaire des poulets.
Quand l’industrie déraille, on montre du doigt la nature sauvage…
Cela fait des années que l’OMS craint une mutation sévère du virus qui serait catastrophique pour l’espèce humaine (et donc bénéfique pour la planète mais ça c’est une autre histoire.. de troll !)
Du coup, au ministère de la Santé, une circulaire… circule.Elle indique qu’il va falloir « anticiper tout risque de contaminations » par nos volatiles. Statistiquement cela tient la route. Il y aurait près d’un million de Français qui s’adonnent à l’élevage de poules. Grande surprise, l’Île-de-France voit se développer les « poulaillers urbains ». Bref, la poudre est là, prête à contaminer en un clin d’œil tout l’Hexagone. Reste à allumer la mèche virale…
Mais cela, c’est sur le papier. Car évidemment, on aura beau expliquer que c’est justement en préservant la biodiversité animale, et donc en favorisant l’élevage domestique contre l’élevage industriel mono-souche, qu’on endiguera le risque. Las ! Le dernier rapport des autorités sanitaires préconise une interdiction dès 2015 avec application définitive en 2020.
Du coup je vais attendre encore un peu avant mon achat de poulettes…
Cocorico !