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Crème de la Crème I Interview de Kim Chapiron

Publié le 01 avril 2014 par Generationnelles @generationnelle

La Crème de la Crème, dernière réalisation de Kim Chapiron  sera demain dans les salles obscures! Générationnelles a eu la chance de rencontrer le réalisateur !

Un réseau de prostitution dans l’une des meilleurs business school de France. C’est le pitch du dernier film de Kim Chapiron. Il met en scène Dan, Kelliha et Louis, trois jeunes étudiants et proxénètes à temps plein qui profitent du désepoir amoureux de toute une génération.

Qu’est ce que vous auriez voulu dire de plus de cette génération Y qui vit cette misère sexuelle ?

Ce n’était pas mon propos de viser CETTE génération Y qui vit CETTE misère sexuelle. Si je voulais dire des choses en plus, elles seraient dans le film. Par rapport au sujet, j’ai essayé de raconter différents points de vue à travers les cinq personnages, pour avoir différentes clefs de lecture pour raconter cette génération Y.

 Au final je voulais témoigner de ce moment de vie. J’aime l’idée de raconter une histoire d’amour avec les chiffres dans l’école des chiffres. On a nos personnages qui élaborent cette théorie en faisant le parallèle entre les relations sentimentales et les relations économiques. J’aime raconter cette équation si complexe. Le personnage de Dan imagine qu’en mettant une pin up à côté de son pote Jaffar, sa côte va monter, il va devenir le nouveau playboy. Alors que pas du tout, il va être confronté à une autre équation mathématique qui est l’amour. Tout devient plus compliqué. Les  personnages sont pris au piège.

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 Vous êtes allés dans des soirées d’école pour préparer le film. C’était officiel ?

C’était de façon très officielle. Je préfère avoir un rapport direct avec les gens. Je prenais des notes sur mon calepin. Je prends plaisir à vivre ces moments de vie, cette réalité qui sert à créer des moments de film. L’école de commerce est un vrai décor de cinéma et les étudiants des vrais personnages de cinéma, et on en a pas beaucoup dans le cinéma français. Traduire le campus movie en français avec Noé Debré (scénariste) était l’idée de ce film.

Vous avez présenté le film dans les écoles de commerce ?

Oui beaucoup. Ça s’est vraiment bien passé : Scien Po, HEC, Dauphine … Je pense qu’il ont retrouvé des moments de leur vie.

Qu’est-ce qui en est ressorti de ces projections ?

Je me vois mal parler en leur nom. Mais j’espère qu’on a un retour de comédie romantique. Le film part avec un socle qui appartient aux films du genre « Rise and Fall ». Le Rise c’est quand notre bande de malfaiteurs vit ce réseau de prostitution et vit les premiers succès : les filles, la reconnaissance… Le Fall, je l’ai moins traité parce que je pense que le film bascule plus dans une romance adolescente. On voulait faire basculer le film et changer de conflit.

Les étudiants, on a réussi à les embarquer dans ce second film. C’est intéressant pour moi de voir les réactions face à ce film, moi qui ai jusqu’à présent réalisé des films aux fins ultra chaleureuses (rires).

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Vous parliez du Campus Movie, genre peu connu en France. Comment expliquez-vous que le thème universitaire n’inspire pas ?

 Je pense que c’est parce que le milieu des études universitaires est un peu moins solidaires en France qu’aux USA. Là-bas il y a ces fraternités, cette fierté d’être étudiant. En France c’est beaucoup plus clanique. L’imagerie est moins évidente parce que chaque école a son histoire. Nous, on a choisi les écoles de commerce, mais j’espère que les étudiants vont se retrouver dans les conflits, dans les peurs, dans les fêtes, dans les façons de se comporter des personnages du film.


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