Malgré les efforts déployés par la communauté internationale et en dépit de certains progrès, on constate toujours une persistance massive des problèmes de sous-alimentation dans les pays du Sud. Selon le dernier rapport de la Fao, en 2011-2013, 842 millions de personnes dans le monde –soit 12 pour cent de la population mondiale – n’étaient pas en mesure de satisfaire leurs besoins énergétiques alimentaires A ces chiffres, il faut ajouter ceux de la malnutrition : 26 pour cent des enfants dans le monde présentent un retard de croissance, 2 milliards de personnes souffrent d’une ou plusieurs carences en micronutriments. La plus grande part de cette population pauvre et sous-alimentée vient d’un milieu rural et se compose essentiellement de petits producteurs. Ces derniers sont souvent forcés à l’exode vers les villes, où leur situation ne s’améliore pas.
Les causes de cette malnutrition sont multiples. Ainsi la hausse du prix des céréales en 2007-2008 a plongé une part importante de la population en situation d’insécurité alimentaire. Les catastrophes naturelles, les conflits, la dégradation des conditions climatiques ou l’épuisement des terres et des autres ressources naturelles sont également des facteurs qui aggravent la situation alimentaire.
Ce problème, extrêmement complexe, ne peut trouver de réponses par les seules mesures à court terme. Pour protéger les personnes, il faut promouvoir des conditions de subsistance durables. Une nouvelle structure de l’aide est donc nécessaire pour combler le vide entre les mesures de secours à court terme et les initiatives d’aide au développement à long terme.
Face à ce contexte, l’agriculture doit relever trois défis majeurs : « nourrir une population mondiale croissante ; contribuer à la réduction de la pauvreté rurale et urbaine ; et répondre aux inquiétudes sur la gestion des ressources naturelles tout en assurant une production suffisante »
Dans bien des régions, cependant, les systèmes agricoles actuels ne permettent pas, en l’état, de relever ces défis, utilisant de manière non durable les ressources en eau, compromettant la qualité des sols, menaçant la biodiversité.
Il est donc urgent de trouver les voies menant à une autre forme d’agriculture, plus durable : c'est-à-dire viable économiquement, acceptable socialement et n’abusant pas des ressources et respectueuse de l’environnement.
La recherche de solutions durables dans la lutte contre la faim et la sous-nutrition est au cœur même des interventions du Secteur Sécurité Alimentaire et Moyens de Subsistances. Ce secteur œuvre à la mise en place de programmes agricoles qui ont pour objectif le soutien à l’agriculture familiale pour permettre à une population de produire et de consommer une nourriture produite localement ou de l’échanger afin de subvenir à d’autres types de besoins, tout en utilisant de manière raisonnable les ressources naturelles.
-
Le présent document a été conçu comme un outil de référence à l’attention du personnel ACF-IN, pour partager les pratiques destinées à améliorer la qualité et la durabilité des programmes mis en place par ACF-IN sur le terrain en facilitant leur mise en œuvre.
Pour aider les populations bénéficiaires à subvenir à leurs besoins en produisant plus, de manière moins coûteuse, sans épuiser les ressources de base dont ils dépendent, les agents d’ACF-IN sur le terrain, qu’ils soient agronomes ou non, ont besoin de connaître les stratégies et les techniques appropriées.
Les interventions d’ACF-IN ont principalement lieu dans des régions où les agriculteurs dépendent essentiellement des ressources locales. Ainsi les technologies modernes ne sont en général pas la première option pour améliorer l'agriculture. Dans ces régions, une meilleure utilisation des ressources locales et l’optimisation des processus naturels peut rendre l'agriculture plus efficace. Passer d'une agriculture intensive, à une agro-écologie pour aider à nourrir la planète et sauver le climat, c'est possible, affirme le Rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation, Olivier De Schutter2 (Août 2011).
Le transfert des connaissances et la diffusion des bonnes pratiques auprès des bénéficiaires, des travailleurs humanitaires, tout comme des décideurs sont donc les raisons d’être de ce manuel.
Lien pour télécharger le document : http://www45.zippyshare.com/v/20416686/file.html