Patronne, féminin de patron. Et presque une insulte féministe…
Faut-il oser conjuguer au féminin des termes qui autrefois, n’appartenaient qu’à un seul genre, le masculin ?
Le masculin l’a souvent emporté sur des statuts auparavant réservés quasi exclusivement aux hommes : auteur, écrivain, patron, entrepreneur, directeur, docteur, ingénieur…
Pourtant aujourd’hui, à l’heure de la parité homme-femme et de l’égalité des chances, n’est-il pas temps de s’interroger sur la psychologie sociale de ces termes encore très souvent utilisés au masculin ?
Sans pour autant se qualifier de féministe intégriste, avec tout ce que les combats récents des Femens et autres organisations qui utilisent un débat agressif pour faire valoir leurs droits implique ; les féministes héroïques, ongles manucurés et talons hauts, doivent-elles renoncer à leurs droits de se faire appeler écrivaine ou patronne ? Simplement parce qu’elle pourraient être perçues comme des féministes radicales ?
Oser parler au féminin dans un monde ou encore l’homme peut être privilégié, et s’imposer en tant que femme d’influence, femme de pouvoir, n’est pas des situations les plus simples à assumer et à revendiquer pour la femme.
Pourtant, des gestes presques anodins, des signes mineurs, peuvent contribuer grandement à prendre part au changement, pour aller vers davantage de parité, d’égalité des chances et de reconnaissance dans l’excercice de nos talents, de nos fonctions.
Humaniste, avant toute chose
Le pouvoir n’est jamais donné, il doit être pris. Il ne s’agit pas d’opposer les genres au sein de notre société, mais bien de partager les pouvoirs, les rôles, à tous les niveaux.
Comme le dit si bien Gloria Steinem, journaliste américaine qui a beaucoup oeuvré pour les droits de la femme, « Une feministe est une personne qui reconnaît l’égalité et la pleine humanité des femmes et des hommes ».
Œuvrer pour la cause féminine, sans vision radicale, ce n’est pas vouloir absolument que les femmes prennent le dessus sur les hommes. C’est rendre la vie plus juste pour les femmes, quelque soit le lieu, la situation. Et pour cela, il faut réinventer notre société. Il s’agit d’humanisme, avant de parler de féminisme.
Osez le féminisme
Il y a beaucoup à gagner pour la condition de la femme en osant le féminisme. Oser le fémininisme, c’est oser être femme dans un monde de diversité, dans l’entreprise, et dans la société de manière plus générale. C’est aussi oser valoriser le féninisme, à la manière douce, ou à la manière forte, selon l’enjeu et la condition des femmes dans le pays où l’on se trouve. Oser le fémninsme, c’est oser, au quotidien, parler au féminin, sans agressivité, en toute simplicité. C’est oser se qualifier de patronne ou d’écrivaine.