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Ça y est, me voici enfin dans les années 80... Décennie décriée à tous niveaux et notamment d'un point de vue musical. Pourtant, elle constitue pour moi l'essentiel de mes souvenirs d'enfance. Difficile alors de la renier. Même si les disques sélectionnés dans ce classement personnel m'ont été révélé plus tard. Le parcours méthodique de chaque millésime de cette décennie ouvrira, je l'espère, l'horizon des plus jeunes lecteurs de ce blog. Histoire de réévaluer ces années 80 injustement honnies. Franchement, rien que des disques du calibre de "Doolittle" et du premier album des Stone Roses, ça n'arrive pas si souvent. La preuve, le NME les avait classé, il y a quelques années, aux deux premières places des meilleurs disques de tous les temps. Rien de moins.
10. Bill Pritchard - Three Months, Three Weeks & Two Days
Un jeune dandy anglais amoureux de la France décide de s'y installer. Sur ce troisième disque, il fait même appel à Daho à la production et Françoise Hardy au chant. Le résultat est assez proche d'un Lloyd Cole, de Felt ou des House of Love : joliment romantique. Depuis, le chanteur avait un peu disparu avant de sortir un nouvel album - plutôt bon - il y a quelques semaines.
9. De La Soul - 3 Feet High And Rising
Les disques de rap ont rarement les faveurs de ce blog. C'est pourquoi en retrouver un dans un classement des meilleurs albums est d'autant plus rare. De La Soul est un groupe de rap à part, apôtre du cool, surtout ce premier essai qui mélange astucieusement ce qui semble être le meilleur de leur discothèque. Comme ils ont plutôt bon goût, ça donne une vraie réussite, copiée depuis, mais jamais égalée.
8. The Field Mice - Snowball
Ceux-là sont responsables de la plus belle chanson de l'univers - "Sensitive" - et ont malheureusement eu du mal à concrétiser sur la longueur d'un disque. Hormis peut-être avec ce "Snowball" qui s'il n'égalait pas bien sûr la fameuse chanson, nous prouvait au moins que c'est bien eux qu'ils l'avaient écrite et que si accident il y avait, il n'était pas si fortuit que ça.
7. Gérard Manset - Matrice
Matrice est l'un des plus grands succès - disque d'or, quand même - de l'ermite Manset. Peut-être son album le plus sombre - "une époque à vomir" - aussi. Il nous toise, nous, pauvres humains, du haut de sa tour d'ivoire. Et ce qu'il en conclut ne fait pas plaisir à entendre. C'est le disque idéal à écouter pendant les soirées électorales, par exemple.
6. David Byrne - Rei Momo
Les Talking Heads ont rendu leur tablier après une suite de disques plutôt dispensables après le mythique "Remain in Light". Byrne continue en solo, arrête l'expérimentation pour se plonger tête baissée dans les musiques du monde. S'il on ne devait garder qu'un seul disque de ce qu'on a appelé vulgairement la world music, ça serait peut-être celui-là.
5. The Cure - Disintegration
Après quelques albums plutôt pop, la bande de Robert Smith revient à une certaine noirceur, plus adulte qu'à leurs débuts. Les titres s'étirent jusqu'à créer un climat de douce mélancolie. La carrière de la célèbre formation est ainsi jalonnée de disques plutôt fantaisistes ou plutôt sombres. Mais c'est dans le deuxième style qu'ils restent les plus réguliers en terme de qualité. Même s'il est sans doute trop long, 'Disintegration" replace les Cure dans le peloton de tête des groupes les plus influents de leur génération.
4. New Order -Technique
Ceux-là font le chemin inverse. Leur musique n'a jamais été aussi dansante et c'est justement ce style qui les a rendu presque aussi importants que Joy Division, le groupe originel. Bien jolie "Technique" en somme.
3. Galaxie 500 - On Fire
Dean Wareham mériterait de figurer au panthéon des songwriters les plus importants du rock indépendant de ces 3 dernières décennies, que cela soit en solo pour un magnifique premier album sorti cette année, avec sa femme Britta Philips, avec ses précédentes formations, les impeccables Luna et les précurseurs Galaxie 500, difficile de trouver une faiblesse, une seule erreur de parcours. "On Fire" reste aujourd'hui sa plus grande oeuvre. Plus que recommandable.
2. The Stone Roses - The Stone Roses
L'apogée du son Madchester, il est là. Avant, la ville était encore en avance sur son temps, engrangeait les groupes incompris de leur époque. Et puis, il y eut la tornade Stone Roses qui a mis tout le monde d'accord, des fans de Beatles jusqu'à ceux de la techno naissante. Facile à comprendre pourquoi la formation de Ian Brown n'a jamais réussi à en donner une suite digne de ce nom.
1. Pixies - Doolittle
Les Pixies sont les premiers (et les seuls?) à avoir deux albums classés en tête de mes tops annuels. Après "Bossanova" en 1990, voici donc mon disque de rock ultime toute période confondue. Quand la rage, la mélodie et la fantaisie se rencontrent de manière aussi brillante, cela ne peut faire que des étincelles. Le miracle ne s'est jamais reproduit depuis, de façon aussi spectaculaire et ce n'est pas Frank Black et ses nouveaux Pixies qui me contrediront.