Batman saga hs4 : le final de batman incorporated

Publié le 01 avril 2014 par Universcomics @Josemaniette
Il fallait bien que le long run de Morrison prenne fin un jour. C'est donc dans les pages de ce Batman Saga HS que prend fin la longue aventure du Dark Knight contre Leviathan, qui est aussi le sel de la série Batman Incorporated. Un conflit mondial entre Talia, la fille de Ras Al Ghul et prêtresse d'une organisation terroriste diabolique qui souhaite s'emparer du monde, et notre Batman de Gotham, qui ouvre des franchises un peu partout dans le monde pour le seconder dans sa quête, alors que Bruce Wayne se charge du financement, aux yeux de l'opinion publique. C'est d'ailleurs une idée discutable, car le milliardaire n'est plus en odeur de sainteté. Batman n'est plus vraiment le bienvenu dans sa ville, ce qui vient ajouter au drame terrible que traverse notre héros, depuis le meurtre de Damian, son inattendu fiston. Du coup, Batounet muscle ses méthodes et passe à la vitesse supérieure. Pour en finir une bonne fois pour toutes avec Talia et Leviathan, il va accepter de sortir l'artillerie lourde et de montrer les crocs, comme le ferait tout bon justicier acculé et désespéré par la perte d'un proche. L'acte final va laisser des plaies et des bosses, ce ne sera pas dans la finesse que se conclura Batman Incorporated...
Exit Morrison, donc. Qui se sera bien amusé à présenter ce Batman intelligent et à multiples tiroirs, qui puise son inspiration dans toutes les incarnations successives du Dark Knight depuis sa création. Un homme, un héros, aux facettes aussi nombreuses que variées, et aux ennemis et alliés aussi bigarrés qu'improbables. En cela il a le grand mérite de ne pas se focaliser sur le coté parfois paroxystique du Batman actuel, celui des films de Nolan, qui fait du personnage un croisé violent et neurasthénique qui poursuit les criminels dans un monde aussi glauque que sombre. Batman selon Morrison, c'est aussi l'absurde, l'humour, l'héritage d'un passé omniprésent et stratifié, qui n'oublie pas les moments les moins "hype" de la série et recycle avec dextérité tout ce qui peut l'être. Dans ce HS nous apprécions une fois encore le travail de Chris Burnham aux dessins, un de ces artistes au trait caricatural et botoxé, mais qui colle parfaitement avec ce que souhaite présenter le scénariste. Toute comparaison évidente avec Quitely, par exemple, est loin d'être fortuite. Burnham s'essaie aussi à écrire les histoires de Batman, puisqu'il signe l'épisode onze et le "special" numéro 1 de Batman Incorporated. Avec notamment une aventure un peu folle au Japon, où nous retrouvons le Batman local (franchisé, donc) face à une adversaire truculente dotée de poings en forme de têtes de tigre. Dit comme ça ça fait à peine sourire, mais dans son exagération, l'ensemble fonctionne plutôt bien, à condition d'aimer le second degré. Ce Batman Saga HS est donc hautement recommandable pour ceux qui ont apprécié ce qui a précédé, et il est en plus doté d'une fort belle couverture qui fait son effet en kiosque.