Dès les premières sonorités de cet opus, on se sent emmené dans un univers d’évasion, transporté. Et comme à toutes les belles envoyées en l'air, il s’y joint une envie addictive : écouter encore et encore.
Guitariste et compositeur anglais de génie, ancien membre du groupe Beth (devenu Monneypenny avant leur séparation), Robin Foster commence sa carrière solo à partir de 2006. Installé en Bretagne depuis 1997, il connaît une popularité croissante en France. Le nom de l'album fait référence à la péninsule de Crozon, plus particulièrement à Camaret-sur-Mer, sa ville d'adoption. Il est voulu comme un hommage au lieu et à ses habitants. Chaque titre de PENINSULAR porte le nom d’une région de la péninsule et fait souvent référence à ses paysages naturels (« Pen Had », « Pen Hir », « Kerloc’h »). À l'origine du projet, il y eut un concert en ce lieu en plein air en 2012, dans la beauté absolue des paysages, les sons des guitares se mêlant à celui des remous. D'où cette brise marine qui ensorcelle nos oreilles.
Ce troisième album a été pensé selon le principe de la finance participative (crowdfunding), il a ainsi été produit par 500 fans, qui ont eu la possibilité de le recevoir en avant-première. Débarrassé des contraintes des maisons de disques, Robin Foster a ainsi pu respecter son rythme propre de création. Il en conclut que c’est un des meilleurs choix qu’il ait fait. Nous aussi.
Purement instrumental, l’album pourrait constituer la musique d'un film. Mais cette ambiance à l’écoute sans visuel permet justement de dérouler les émotions de votre propre BO. Les notes se prolongent à l'infini, les sons des guitares parfois saturés à l'extrême amènent une dimension animalière, tel un chant de baleine. Un courant semble guider le leitmotiv mélodique. Un flot hypnotique se dessine et nous amène dans une ambiance de rêve éveillé en noir et blanc où les sensations ont la place première.
A l’abri des influences extérieures, Robin Foster parle de cet album comme de quelque chose de précieux : « c’est un disque très personnel, fait de mes propres mains du début à la fin. Je voulais laisser une carte postale derrière moi, un petit souvenir de l’endroit où je vis en ce moment (presqu’île de Crozon) et de ce qu’il m’inspire. Ce coin est magnifique, sauvage et isolé. Les morceaux en sont emplis, l’album est très insulaire. »
Robin Foster a su laisser parler la musique. Il en résulte une pure merveille d'à peine plus d'une demi-heure. Il est de ces mélodies qui laissent l'esprit vagabonder. Une invitation au voyage, comme disait Baudelaire.